Contre l'obsolescence des ordinateurs, des ateliers de « bidouille numérique »

Lyon (Rhône)

« J’ai un problème avec Linux. » La quarantaine, mine déconfite, Nathalie s’est déplacée ce jeudi soir à la maison pour tous Salle des Rançy du 3e arrondissement de Lyon dans l’espoir de dépanner son ordinateur portable. « Il ne marche plus depuis trois semaines, je préfère venir ici avant d’envisager d’en acheter un nouveau », dit-elle. « On va faire un check-up », lui répond Gérard avec bonhomie. Il est membre de l’association lyonnaise pour le développement de l’informatique libre (Aldil) qui encadre cet atelier « jeudi bidouille numérique ».

L’Aldil organise régulièrement des formations pour accompagner les utilisateurs de logiciels libres dans la résolution de leurs problèmes informatiques, ou leur enseigner de nouvelles compétences numériques. L’accès est gratuit, l’aide garantie. « C’est plus humain et moins infantilisant qu’une hotline. On veut rendre les utilisateurs maîtres de leur équipement », explique Florent, l’un de ses membres. Dans son dos, Gérard guide Nathalie, lui dicte les lignes de commande — des mots-clés pour donner des ordres simples — à saisir dans un terminal. Objectif : s’approprier le langage et les réflexes en cas de nouvelle panne. Au cours d’« install party » — des « fêtes d’installation » —, l’Aldil et ses associations sœurs à travers la France proposent aussi aux novices d’installer des systèmes d’exploitation libres. Ces derniers sont un pied de nez à l’obsolescence organisée par les Gafam (acronyme pour Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft).

Le changement régulier des systèmes d’exploitation oblige à la surconsommation

Aucune logique marchande, autonomie des utilisateurs… les logiciels libres — qui ne sont pas verrouillés comme le sont les logiciels « propriétaires » — cumulent les bons points, et sont, en plus, une alternative écolo. Car l’arrivée des nouvelles versions des logiciels charrie son lot de déchets électroniques. C’est le cas pour Windows 11, dont la sortie est programmée pour le 5 octobre. Jusqu’à présent, chaque nouvelle version du logiciel de Microsoft s’est en effet accompagnée d’un besoin croissant de mémoire vive, d’espace disque et de puissance de processeur. Une boulimie technique qui, cette fois, mettra sur la touche les ordinateurs de plus de cinq ans. Or, la mise au rebut des PC d’anciennes générations génère déjà une explosion de déchets.

Des associations proposent aux novices en informatique d’installer…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre