Contre-réforme des retraites : face à un projet massivement rejeté, c’est l’heure de mobiliser

La question des retraites va devenir l’enjeu central d’une bataille sociale et politique dans les semaines à venir, alors que les classes populaires sont déjà lourdement touchées par les conséquences des années Covid, la crise du système de santé, une réforme des caisses chômage qui entre en vigueur début février et réduit les droits des allocataires. À cela s’ajoute évidemment une attaque importante contre les salaires et revenus sociaux réels en 2022 et 2023 avec un haut niveau d’inflation, alimenté par la hausse des prix alimentaires et de l’énergie, qui n’est en rien compensée par des augmentations des salaires et des revenus correspondantes.

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Une régression sociale majeure

Emmanuel et Macron et sa première ministre Elisabeth Borne ont donc décidé une nouvelle attaque sociale contre les classes laborieuses en présentant le 10 janvier un plan de réforme des régimes de retraites qui prévoit d’allonger – globalement et rapidement – de deux ans l’âge légal de départ à la retraite qui passerait de 62 à 64 ans pour les salarié-es du public et du privé. Le projet doit être débattu et voté dans les deux mois qui viennent, en utilisant une procédure de débat accéléré (Art 47-1 de la Constitution, 20 jours seulement de débat à l’Assemblée à partir du 8 février, 50 jours au total pour l’adoption entre les deux chambres, Assemblée et Sénat).

Le projet du gouvernement vise aussi à supprimer toute une série de « régimes spéciaux » de retraite dans lesquels les conditions de départ sont plus favorables (EDF, RATP, etc.). Le but est également d’amener rapidement la durée nécessaire de cotisations à 43 annuités (années travaillées ou équivalent). La réforme antérieure, menée sous le gouvernement socialiste en 2013, prévoyait d’atteindre ce dernier objectif en 2035 (un trimestre d’allongement tous les trois ans). Avec le projet actuel l’objectif serait atteint huit ans plus tôt, en 2027 (un trimestre de plus chaque année).

Au total, c’est évidemment un projet global de régression sociale qui va encore aggraver les inégalités derrière un discours officiel de « justice sociale » et de « sauvetage du système français par répartition ». Dans la plupart des pays industrialisés, les régimes des retraites ont été l’objet de nombreuses attaques, notamment depuis le tournant libéral des années 1980.

La France n’a pas échappé à ce mouvement et, depuis 1993, les gouvernements successifs, dirigés par les socialistes et les gaullistes,…

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Auteur: redaction