Nina est un macaque japonais, une espèce de singe à la face rouge qu’on voit souvent au milieu de sources d’eau chaude au Japon. Nina vit en liberté dans la forêt, mais presque chaque jour, elle se rend au centre des singes d’Awajishima afin de profiter de la nourriture distribuée aux singes par le personnel de l’endroit.
Nina est née sans mains, chose qui n’est pas rare chez ce groupe de macaques. Bien que personne ne sache exactement ce qui provoque cette malformation des membres et des doigts, de nombreux scientifiques ont émis l’hypothèse d’un lien avec des pesticides ou d’autres contaminants présents dans l’environnement.
Nina doit sa survie à une combinaison de facteurs : sa capacité à modifier son comportement pour compenser ses déficiences physiques, les soins attentifs que lui a procurés sa mère quand elle était toute petite et le fait de vivre dans un groupe de singes qui la traitent de la même manière que ses congénères sans handicap.
(Brogan M. Stewart)
Au fil des ans, nous avons passé de nombreuses heures à observer Nina et d’autres singes — handicapés ou non —, dans leurs activités de tous les jours, pendant qu’ils se déplaçaient en forêt, qu’ils socialisaient entre eux ou qu’ils trouvaient des manières inédites d’adapter leur comportement pour compenser leurs déficiences physiques.
Les handicaps font partie de la vie pour les humains, puisqu’au moins 16 % de la population présente une forme ou une autre d’incapacité. Or, nous avons constaté, au cours de nos recherches à Awajishima, que dans l’esprit de bien des gens, un animal handicapé a peu de chances de survie. Pourtant, Nina et les autres macaques handicapés de son groupe sont en mesure de survivre et de se reproduire, et…
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Auteur: Sarah E. Turner, Associate Professor, Geography, Planning and Environment, Concordia University