« Convaincus de porter une cause juste, les élus Verts sont offensifs »

Aurélien Martinez, journaliste qui a vécu dans deux villes passées sous administration écolo (Annecy et Grenoble), est allé à la rencontre des nouveaux élus Verts confrontés à l’exercice du pouvoir et à ses réalités. Il en a tiré un livre enquête, Quand les Verts arrivent en ville (paru en mai 2022 aux éditions Bouquins).




Reporterre — Le 28 juin 2020, les Verts remportaient de nombreuses villes. Deux ans après, comment ces élus ont-ils marqué leur territoire ? Quelle est la marque de fabrique des municipalités écolos ?

Aurélien Martinez — Malgré leur diversité, le trait commun à toutes les équipes municipales vertes, c’est qu’elles s’intéressent à changer leur ville de manière écologique avec trois axes : la végétalisation, le logement et les transports. Il s’agit donc de rendre les cités bétonnées plus vertes, en plantant des arbres notamment, de limiter l’étalement urbain – Bordeaux a ainsi développé tout un programme pour encadrer la promotion privée, ils assument de ne plus donner de permis de construire aussi facilement qu’avant – et de développer les mobilités « actives », c’est-à-dire autres qu’automobiles. La marque de fabrique des élus écolos, c’est aussi la volonté d’une démocratie participative (avec de grosses limites de ce côté-là).

Pour le moment, les élus Verts n’ont pas pris de « grandes mesures », ils ne sont pas adeptes des grands projets urbains, mais avancent plutôt par des petits projets. Quelques arbres ici, des pistes cyclables là… Il n’y a donc pas de chambardement évident, à part des mesures visuelles, faites aussi pour envoyer des signaux aux électeurs : devant la mairie de Bordeaux, des dalles ont notamment été dessoudées pour planter des arbres ; à Tours, on a fermé un des principaux ponts sur la Loire. Les « vrais » changements, on les verra selon eux au bout du mandat, voire de plusieurs mandats !



Une des difficultés rencontrées par les municipalités écolos, c’est d’être des nouveaux venus, peu rompus à l’exercice du pouvoir. Ce renouveau est en même temps ce qui a séduit nombre de citoyens. Comment les élus surmontent-ils cet obstacle ?

Toutes les listes vertes ne s’attendaient pas à gagner ; un proche de Pierre Hurmic m’a même confié que le maire de Bordeaux n’avait pas prévu de discours de victoire au soir du 28 juin ! Beaucoup d’équipes se sont donc retrouvées à devoir gouverner sans y être vraiment préparées.

Il y avait pourtant parmi eux plusieurs politiques aguerris…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre