COP15 biodiversité : un sommet mondial pour sauver le vivant

Montréal (Canada), correspondance

Une COP pas comme les autres va s’ouvrir à Montréal. La ville canadienne accueillera du 7 au 19 décembre les dernières négociations pour l’adoption d’un nouveau cadre mondial post-2020 pour la biodiversité. Seront présents les 196 États signataires de la Convention sur la diversité biologique, un traité multilatéral datant du Sommet de la Terre de Rio, en 1992. Plus de 1 million sur 8 espèces animales et végétales sont menacées d’extinction à court terme. L’accord a la tâche, ni plus ni moins, de mettre fin à la destruction de la nature. Comment ?

Un cadre peu contraignant

« Nous sommes dans une crise planétaire. Nous ne pouvons pas envisager d’atteindre les objectifs de Paris [lors de la COP21 sur le climat] sans restaurer la biodiversité », insiste auprès de Reporterre Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la COP. L’espoir de négociations fructueuses reste toutefois à concrétiser : le texte qui servira de base pour les négociations à la COP comporte encore bien des crochets, signe que des points d’accord restent à trouver entre les pays. Il s’articule autour de 22 cibles à atteindre en 2030 et 4 objectifs pour 2050. « En 2020, on a constaté qu’on avait raté les objectifs fixés il y a dix ans, au Japon », soutient Joan Laur, membre de l’institut de recherche en biologie végétale, à Montréal.

Le cadre se veut donc ambitieux, mais prend des gants et ne sera pas contraignant. Un des derniers documents de travail rappelle qu’il aura pour projet « d’inciter à prendre des mesures urgentes ». Rien de bien coercitif. « C’est très dur de mettre des cadres prescriptifs pour les États, ils ne vont pas vouloir signer. Il y a une grande dimension politique », nuance Alexandre Lillo, professeur en sciences juridiques, spécialisé en droit de l’environnement, à l’université du Québec à Montréal. Pour Elizabeth Maruma Mrema, certes, le cadre est souple, mais « les pays ont conscience » des catastrophes climatiques en cours, et cela devrait les obliger à agir d’urgence.

Il y a dix ans pourtant, il y avait déjà le feu. Or, les objectifs d’Aichi, pris lors de la COP10 au Japon, restent inatteignables pour beaucoup de pays. Ils prévoyaient, entre autres, de réduire au moins de moitié la perte d’habitats naturels, de protéger 17 % des zones terrestres et des eaux continentales, tout en misant sur l’élimination ou la réduction progressive des subventions néfastes pour la biodiversité d’ici 2020….

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Auteur: Alexis Gacon Reporterre