COP15, présidence chinoise : la biodiversité, ce concept anticapitaliste — Guillaume SUING

Octobre 2021, la Chine accueille et préside le quinzième sommet mondial de la COP pour la biodiversité. Moins connue que la COP pour le climat, cette convention ne doit pas être marginalisée ; elle est dans l’opinion de nombreux « défenseurs de l’environnement » cruciale. Pourtant, en raison de l’accent mis par l’occident capitaliste sur les seules questions climatiques et par un réductionnisme pour lui fort opportun, c’est la COP pour le climat qui monopolise le débat chez nous, comme appui possible pour tenter de soustraire les bourgeoisies à l’impératif de réelles politiques nationales pour enrayer la crise environnementale actuelle (dont le réchauffement climatique est un aspect en effet important).

On peut déjà mesurer dans nos médias à quel point cette convention d’octobre, parce qu’elle est cette année présidée par Pékin, est largement minorée dans le traitement de l’actualité, face à la couverture tonitruante des COP sur le climat et leurs habituelles promesses sans lendemain de ces dernières années. Quand le sujet est traité ici et là, c’est bien une certaine gène qu’on soupçonne de la part de nos médias. La Chine n’est-elle pas le pire pollueur de la planète, comme le prétend notre « propagande de guerre froide » ?

Du point de vue idéologique, la bourgeoisie impérialiste a clairement intérêt à réduire le problème au seul climat : il permet de se défausser de ses propres responsabilités nationales au motif que les résultats d’un enrayement du réchauffement climatique ne se mesureront jamais à cette échelle et évidemment jamais à court terme. Elle permet aussi aux grandes puissances impérialistes à l’industrie déjà fortement délocalisée, de pointer du doigt les pays émergeant en cours d’industrialisation pour tenter d’enrayer les avancées de leurs indépendances nationales.

Malheureusement pour l’Occident, l’avant-garde des planifications écologiques concrètes de moyen et long termes fait déjà ses preuves à l’Est et au Sud, quand la « lutte » piétine chez lui : la « mondialisation », du point de vue écologique, c’est avant tout le développement de l’agrobusiness et des combustions d’énergies fossiles.

La COP sur la biodiversité n’est pas secondaire, mais il faut pour s’en rendre compte d’une part mieux comprendre le sens de cette notion complexe et d’autre part identifier à quel point les deux questions, climatiques et biosphériques, sont interdépendantes, indissociables.

La question de la « nouvelle…

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Auteur: Guillaume SUING Le grand soir