COP27 : activistes, nous exigeons la libération d'Alaa Abdel Fattah

Aurore Mathieu est responsable politiques internationales au sein du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique. Elle nous fait vivre « sa » COP27, en direct de Charm el-Cheikh, en Égypte.


Le militant égyptien Alaa Abdel Fattah est en danger de mort. Et en ce début de COP27, son sort est la grande préoccupation de la société civile. Cet homme, défenseur des droits humains et figure de la révolution de 2011, a été emprisonné fin 2019 et a été condamné à cinq ans de prison pour diffusion de « fausses informations », pour avoir accusé un officier de police de torture. Depuis sept mois, il est en grève de la faim. Il a arrêté de boire dimanche 6 novembre. Ses jours sont comptés.

Sa famille n’a plus de nouvelles. Sa sœur, Sanaa Seif, est parmi nous, à la COP27, avec un badge « société civile ». Son arrivée a suscité beaucoup d’émoi. Pour elle, son frère est « menotté à un lit et nourri de force ». Sa conférence de presse, qui a été extrêmement suivie, a malheureusement été interrompue par un député pro-Sissi.

Le cas d’Alaa Abdel Fattah est essentiel, car il illustre, plus largement, la situation des personnes détenues d’opinion en Égypte, qui sont plus de 60 000. Il illustre la situation des militants écologistes qui vivent dans la peur, ici et ailleurs, car ils osent se confronter à un système qui ne veut pas changer. La COP27 ne pourra pas se dérouler sereinement tant qu’il ne sera pas libéré. L’action climatique ne peut pas être juste sans société civile libre de se faire entendre.

En tant qu’activistes, nous mettons la pression sur les délégations de nos pays respectifs, et sur les décideurs politiques, en relayant les demandes de la société civile égyptienne. Emmanuel Macron en a parlé avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Nous préparons également des actions en lien avec les droits humains, dans le centre de conférence. La difficulté est que les manifestations traditionnelles ne sont pas autorisées. Nous réfléchissons donc à d’autres formats de mobilisation : jeudi 10 novembre, nous nous habillerons toutes et tous de blanc, pour défendre les droits…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre