COP27 : Avion, bus climatisés, touristes… bienvenue à Charm el-Cheikh !

Aurore Mathieu est responsable politiques internationales au sein du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère les associations impliquées dans la lutte contre le dérèglement climatique. Elle nous fait vivre « sa » COP27, en direct de Charm el-Cheikh, en Égypte.


Après plusieurs semaines de préparation, je suis arrivée samedi 5 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, où se déroule la COP27. Le voyage a été incomparable à l’année dernière : pour la COP26 à Glasgow, nous avions tous pris le train, avec les membres de la société civile. Nous étions enthousiastes, l’ambiance était bon enfant. Nous avions la sensation d’être dans le moyen de transport adéquat, nous n’avions pas la culpabilité d’émettre des tonnes de gaz à effet de serre. En moyenne, un déplacement en train émet au moins 10 fois moins de CO2 que le même trajet en voiture et jusqu’à 50 fois moins de CO2 que l’avion.

Cette fois, nous n’avons pas eu le choix : nous sommes montés dans un avion, au milieu des « officiels » de la délégation française. Pendant le vol, le pilote n’a pas arrêté de vanter le fait que finalement, l’avion n’est pas si polluant. Que des éléments de langage. Nous nous étions posé la question il y a quelques mois : cela vaut-il la peine de prendre l’avion pour aller à la COP ? Dans un pays où, en tant qu’activistes, nous sommes sous surveillance ? Nous avons exploré les possibilités de prendre la mer, mais à cette époque la Méditerranée est beaucoup trop agitée pour être traversée en bateau. Et nous ne pouvions pas nous permettre de délaisser cet espace où d’importantes décisions sont prises.

« Boycotter cet espace, c’était l’assurance qu’il en ressorte une COP catastrophique »

La société civile a un rôle essentiel à jouer pour pousser les décideurs politiques à plus d’ambition, pour leur mettre la pression. Que ce soit à propos de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sur l’adaptation au changement climatique, nous ne pouvons pas les lâcher. Il faut faire entendre la voix aussi des personnes qui sont les plus touchées par le changement climatique et ne sont malheureusement pas toujours bien représentées par leurs dirigeants. Nous nous devions d’être aux côtés de nos collègues des sociétés civiles égyptiennes et des autres, aller chercher ensemble des résultats concrets. Boycotter cet espace, c’était l’assurance qu’il en ressorte une COP catastrophique.

Une fois sur place, nous avons découvert une ville…

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Auteur: Reporterre