COP27 : et si les pollueurs payaient enfin ?

Pertes et dommages : une question de justice climatique

L’idée a émergé dès le début des négociations climatiques, en 1991, à l’initiative de petits États insulaires. Puisque le changement climatique cause d’ores et déjà des dégâts considérables et des catastrophes dévastatrices dans les pays les plus vulnérables, les principaux États historiquement émetteurs de gaz à effet de serre devraient mettre la main à la poche pour financer ces pertes et dommages. C’est avant tout une question de justice : les pays en développement ne peuvent pas et ne doivent pas assumer seuls les conséquences d’événements dont ils ne sont que très peu responsables.

Trente ans plus tard, ce qui semblait pourtant relever du bon sens ne s’est toujours pas concrétisé. Mais les choses pourraient bouger dans le bon sens : des propositions concrètes ont été mises sur la table lors de la COP26 à Glasgow, l’an dernier. Et elles sont de nouveau au menu des négociations à Charm-el-Cheikh, pour la COP27, avec cette fois de vrais espoirs d’aboutir.

Des enfants nagent dans une rue inondée, en Indonésie, lors des inondations de novembre 2021.

Concrètement, que sont ces « pertes et dommages » ?

Les dommages causés par le réchauffement climatique sont déjà une réalité. Sécheresse, montée des eaux, inondations et tempêtes détruisent les infrastructures, les habitats et les moyens de subsistance de millions de personnes. Ces catastrophes, causées ou amplifiées par le dérèglement climatique, ont de lourdes conséquences humaines et économiques. Au cours des dix dernières années, ces phénomènes météorologiques extrêmes ont tué plus de 410 000 personnes et affecté près d’1,7 milliard de personnes dans le monde, selon la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

Les coûts économiques de ces pertes et dommages sont estimés entre 290 et 580 milliards de dollars dans les pays en développement d’ici à 2030. Une fourchette basse, les besoins réels étant encore très mal connus, précise le Réseau Action Climat. Or, ces dommages affectent principalement des pays qui, non seulement ne sont pas responsables du changement climatique, mais ont aussi le moins de capacités financières pour y répondre. La reconstruction, la remise en état des infrastructures, la relocalisation de millions de personnes nécessitent beaucoup, beaucoup d’argent. Et on ne parle pas de petits dégâts : récemment, un tiers de la superficie du Pakistan était plongée sous les…

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Auteur: Greenpeace France