COP27 : l'Égypte, un hôte vraiment pas écolo

Alors que l’Égypte accueille la COP27, dont l’objectif vise à prendre des décisions importantes contre le réchauffement climatique, le pays d’Abdel Fattah al-Sissi est loin d’être un bon élève en la matière. Ses efforts conduits à ce sujet sont « très insuffisants », selon le dernier rapport du Climate Action Tracker.

Si l’Égypte a ratifié l’Accord de Paris en 2017, ses différents objectifs pour 2030 ne permettront pas de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Les politiques actuelles égyptiennes se traduiront au contraire par un réchauffement climatique de 3 °C, selon le Climate Action Tracker, loin de l’objectif de l’Accord de Paris qui limite le réchauffement à 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel.

« C’est une grande déception, déplore Mia Moisio, qui dirige le Climate Action Tracker au New Climate Institute. Les émissions [de l’Égypte] continueront d’augmenter de manière très importante d’ici à 2030. Il reste encore beaucoup à faire. »

Une politique climatique incohérente

Les politiques climatiques de l’administration d’Abdel Fattah al-Sissi se traduisent ainsi par un certain nombre d’incohérences. Lorsqu’en août dernier, le gouvernement a annoncé le début d’une campagne visant à planter 100 millions d’arbres dans tout le pays, des milliers de mètres carrés d’espace vert ont été détruits au Caire pour y construire autoroutes, cafés et parkings. Par ailleurs, alors qu’Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde sur les dangers du rétrécissement du Nil, ce dernier a ordonné de détourner l’eau du fleuve pour construire une nouvelle capitale au milieu du désert.

La nature autoritaire et la centralisation du pouvoir de l’État expliquent en partie les lacunes de l’Égypte dans sa réponse à la crise climatique, selon Jeannie Sowers, professeure à l’université du New Hampshire et autrice de l’ouvrage Environmental Politics in Egypt : Experts, Activists, and the State. « Les autorités sont bien conscientes des problèmes environnementaux du pays, et des personnes, comme les fonctionnaires, ont déployé de nombreux efforts pour y répondre », précise-t-elle à Reporterre. Mais le pays refuse, selon elle, de s’intéresser aux décisions prises en « autonomie ».

Avec ces projets, « le gouvernement cherche avant tout à redorer son image nationale et à fournir des services de base à sa population pour éviter toute contestation », ajoute Jeannie Sowers.

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Auteur: Clément Gibon Reporterre