COP28 à Dubaï : le non-sens d’une transition confiée à un magnat pétrolier

Une influence croissante de l’industrie fossile dans les COP

À l’heure où les catastrophes climatiques s’intensifient et où de plus en plus de vies sont en jeu, la nomination d’un représentant de l’industrie des énergies fossiles pour présider la COP28 compromet fortement la crédibilité et l’ambition des COP dans la lutte contre le réchauffement climatique. Aucune COP supervisée par un·e représentant·e de l’industrie des énergies fossiles ne peut être considérée comme légitime.

Cette prise de contrôle de l’industrie fossile sur les COP n’est pas nouvelle et se renforce d’année en année. À la COP27 de 2022 à Sharm El-Sheikh, plus de 630 lobbyistes de l’industrie des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) avaient participé aux négociations, soit une augmentation de plus de 25% par rapport à la COP26. Lors de cette « COP africaine », les lobbyistes du secteur des énergies fossiles étaient plus nombreux que n’importe quelle délégation nationale du continent africain, et plus nombreux que les représentants des dix pays les plus touchés par le changement climatique (Porto Rico, Birmanie, Haïti, Philippines, Mozambique, Bahamas, Bengladesh, Pakistan, Thaïlande, Népal).

En vue de la COP28 qui se tiendra aux Émirats arabes unis, il semblerait que le pays hôte soit bien décidé à préserver les intérêts de son industrie pétrolière florissante, quitte à conduire la planète tout droit vers un réchauffement global largement supérieur au 1,5°C fixé par l’Accord de Paris. En témoigne la prise de poste d’une douzaine d’employés de la compagnie pétrolière publique des Émirats arabes unis au sein du bureau de l’envoyé spécial des Émirats arabes unis pour le changement climatique. En clair, une partie de l’équipe de la COP28 vient tout droit de l’industrie pétrolière et gazière.

Comment la COP28 pourrait-elle prétendre prendre des engagements à la hauteur de la nécessité de réduire radicalement et immédiatement nos émissions mondiales de gaz à effet de serre, si ce sommet international est accueilli et organisé par les représentants de l’industrie fossile, principale coupable des dérèglements climatiques ?

Anna-Lena Rebaud

Chargée de campagne gaz aux Amis de la Terre France

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Auteur: Julia Orain