Corentin de Chatelperron, « Petit Prince » au royaume des low-techs

Concarneau (Bretagne), reportage

L’aventurier craint moins les tempêtes que les séances photo. En cette fin d’automne, Corentin de Chatelperron sort tout juste de deux mois de promotion de son livre, Ma biosphère. Vivre autonome grâce aux low-tech (éd. Arthaud), et du documentaire Arte qui l’accompagne. Il y raconte comment, après avoir sillonné la planète en catamaran pendant plusieurs années à la recherche des meilleures « low-techs », il a vécu pendant quatre mois en autarcie sur une plateforme flottante grâce à une trentaine de ces outils « utiles, durables et accessibles ». Pour survivre sur ce radeau installé au beau milieu d’une baie thaïlandaise cernée de pitons rocheux, il ne disposait que de panneaux solaires, d’une éolienne, d’un dessalinisateur, de deux poules, quelques plantes, un système hydroponique et une colonie de champignons.

C’est dans les locaux bretons du Low-tech Lab, l’association qu’il préside, que l’on parvient à l’attraper au vol. Le trentenaire aux longues bouclettes brunes ne cache pas son soulagement à l’idée d’en finir avec l’avalanche d’interviews, de trains à prendre et de rendez-vous dans laquelle il a été pris. « Pendant ces deux mois à bouger tout le temps, à être connecté, j’ai vu que je réfléchissais mal. Je suis peut-être plus lent que la moyenne, plaisante-t-il. Mais quand j’ai trop d’informations qui arrivent, je n’arrive pas à les traiter. Comme si elles avaient besoin de décanter. »

Corentin de Chatelperron sur son radeau low-tech, au beau milieu d’une baie thaïlandaise. © Laurent Sardi

Il y a longtemps, bien avant de se lancer dans cette aventure low-tech, Corentin était étudiant en école d’ingénieur. Tout l’orientait vers une carrière dans la construction ou le conseil. Pourquoi tirer un trait sur la promesse d’une existence confortable pour aller, à la place, vivre de spiruline et d’eau fraîche sur une plateforme en bambou ? Lui-même a du mal à identifier précisément d’où lui vient son goût pour les techniques sobres. Là encore, les choses semblent s’être décantées lentement.

Originaire de Muzillac, une commune bretonne située aux abords du golfe du Morbihan, le mordu de low-techs a grandi en construisant des radeaux et des cabanes dans les arbres. « La débrouille, passer du temps dans la nature, les randos, j’étais un gros fan », raconte-t-il de sa voix douce. Bricoleur et débrouillard, il s’est inscrit à l’Institut catholique d’arts et métiers (Icam), avant…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre