Corruption et blanchiment d'argent à Bruxelles, l'Emir du Quatar était très généreux — Jean-Pierre PAGE

La mise en cause par la justice belge et dans une affaire de corruption de Lucas Visentini, ex-secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats CES) et nouveau secrétaire général de la Confédération Syndicale Internationale (CIS, ex CISL) est très grave. Elle est aussi révélatrice ! Elle met en évidence les complicités politiques et financière directes dans les rouages européens, d’organisations syndicales, de partis, d’ONG avec les institutions. Autant dire avec la commission de Bruxelles comme avec le parlement. Cela renvoie à l’indépendance et au fonctionnement de la CES dont le budget est assuré à plus de 75% par l’Union Européenne et dont les dirigeants bénéficient d’avantages identiques aux fonctionnaires de l’UE, en matière de rémunérations, de conditions de travail, de promotions et ou le système de « pantouflage » existe depuis longtemps, permettant de passer des bureaux de la CES à ceux de l’Union Européenne afin de poursuivre une carrière dans les meilleurs conditions possibles. Evidemment ce système n’est pas sans contrepartie. Cette affaire ci est dans les mains de la justice, celle-ci doit jouer son rôle.

Mais dans ce cas, sa particularité est qu’elle est liée au Mondial de Football qui se tient au Quatar. Ce n’est pas innocent ! Car dans les conditions scandaleuses que l’on sait, entre autre les plus de 6 000 morts officiels sur les chantiers de constructions des infrastructures sportives dont les entreprises nord-américaines furent les grands bénéficiaires dont AECOM (AECOM Technology Corporation), il faut bien reconnaître que la CSI et la CES ont laissé faire et qu’elles portent avec leurs affiliés une responsabilité dans l’immobilisme et l’impuissance de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) comme dans la non-interpellation des autorités quatariennes et internationales. Bien avant cet événement, j’avais personnellement dans mon livre CGT : pour que les choses soient dites mis en question cette corruption dans les rangs du mouvement syndical et j’avais également contesté le rapport en 2019 d’une mission au Quatar de la CSI (CISL) et d’administrateurs de l’OIT dont l’ancien secrétaire général de la CGT ou dans la perspective du Mondial de foot, l’on se congratulait devant les progrès sociaux enregistrés par cette pétromonarchie. On y annonçait même la reconnaissance du droit syndical pour bientôt. La réalité était et est tout autre. Les travailleurs migrants y sont toujours soumis à des conditions…

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Auteur: Jean-Pierre PAGE Le grand soir