Sur le papier, cela avait l’air d’un bon deal. Vincent Bolloré, milliardaire, capitaine d’industrie, magnat des médias, l’un des hommes les plus puissants de France est à la barre comme un petit garçon pris la main dans le pot de confiture. Il est soupçonné d’avoir organisé “un pacte de corruption” entre ses filières africaines et le président togolais Faure Gnassingbé. D’une simple phrase, “Oui, Madame la présidente”, il reconnaît sa culpabilité.
Un plaider-coupable pour éviter le procès
Par là même, il accepte de régler une amende de 375 000 euros de sa poche. Sa société Bolloré SE doit payer 12 millions d’euros et se soumettre à un programme de mise en conformité de deux ans de l’agence française anti-corruption. Ce programme, dont le coût de 4 millions d’euros est à la charge du groupe, aura pour but de vérifier la robustesse des bonnes résolutions de l’entreprise. L’addition peut paraître salée mais elle a le mérite de faire cesser toutes poursuites. Et surtout Bolloré a obtenu que cette condamnation ne soit pas inscrite au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire, ce qui aurait pu définitivement couper sa société des marchés publics. Dans cette double audience, la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) est une procédure où la société Bolloré a négocié sa sanction financière. En même temps, les comparutions avec reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) règlent la responsabilité des personnes physiques, ici Vincent Bolloré, ainsi que deux autres cadres du groupe, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent.
Durant l’audience, le procureur national financier, Jean-François Bohnert, a souligné lui-même le “consensualisme” de ces procédures. Certes, l’accord satisfait Monsieur Bolloré mais “les négociations ont été serrées et il ne faudrait surtout pas laisser penser qu’il s’agit d’une justice qui se fait dans l’entre-soi puisque l’épilogue a lieu publiquement”, a-t-il nuancé. Du côté des avocats du groupe Bolloré, on a salué “l’intelligence de l’accord gagnant-gagnant entre robes noires, basé sur le consentement de tous”. À cet instant, il ne manquait plus que les peines soient homologuées par le tribunal pour que tous se quittent bons amis.
Le renvoi en correctionnelle
Sauf que rien ne se passe comme prévu. Après une courte suspension, la présidente Isabelle Prévost-Deprez annonce que les peines demandées par le Parquet national financier, et acceptées par les trois prévenus, sont…
La suite est à lire sur: www.blast-info.fr
Auteur: Blast info