Coupe du monde au Qatar

A peine commencée, la Coupe du monde au Qatar est déjà scandaleuse, autant que celle accueillie en 1934 dans l’Italie fasciste, ou celle tenue en 1978 en Argentine, pendant que la dictature militaire faisait disparaître ses opposants. Mais le scandale est pluriel.

D’abord, il semble établi que l’organisation de cette Coupe du monde, comme plusieurs des éditions précédentes, a été obtenue grâce à la corruption. Les journalistes de Blast ont notamment raconté que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, avait monnayé son soutien en 2010, en demandant à la fois le rachat du PSG par l’émirat, et le versement par le Qatar de 300 millions d’euros pour financer la participation française à la guerre en Libye. Alors que Michel Platini, à l’époque président de l’UEFA, avait d’abord prévu de voter pour les Etats-Unis, il avait finalement choisi de donner sa voix au Qatar après un déjeuner avec Sarkozy, en invoquant, selon Sepp Blatter (homme d’affaires alors président de la FIFA), « les intérêts supérieurs de la France ». Aussi, le contrat signé entre la FIFA et la chaîne qatarie Al Jazeera Sports (dont Bein Sports est le nom occidental), qui concernait les droits de diffusion télévisée de la Coupe du monde 2022, principale manne financière de la FIFA, mentionnait un supplément de 100 millions de dollars en cas de choix de l’émirat comme pays hôte. Peu après le vote, plusieurs millions de dollars furent transférés sur les comptes de dirigeants de la FIFA.

Ensuite, l’aberration écologique, que de nombreuses organisations ont pu dénoncer publiquement, devrait suffire à discréditer l’événement. Six des huit stades ont été construits spécifiquement pour l’occasion et resteront probablement inutilisés durant les prochaines années. La plupart de ces enceintes sont dotées d’un système de climatisation, utilisé ce dimanche lors du match d’ouverture entre le Qatar et l’Equateur, alors même que la température ne dépassait pas les 23 degrés. Aussi, l’émirat, incapable d’accueillir sur son territoire les masses de touristes, a mis en place des navettes en avion au départ des pays voisins.

Enfin, la discrimination et la répression des femmes et des minorités de genre, comme les conditions sociales des travailleurs immigrés au Qatar, n’ont pas fini d’indigner. Les ouvriers venus construire les stades ont dû payer des frais d’embauche, vu leurs passeports confisqués à leur arrivée, ils ont été contraints d’habiter dans des taudis, et…

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Auteur: lundimatin