Coups d’État militaires en Afrique : voici ce qui détermine le retour à un régime civil

Un peu plus de deux ans après la première passation de pouvoir pacifique d’un président civil à un autre au Niger, l’armée a pris le pouvoir en juillet 2023. Ce coup d’État – le quatrième de l’histoire du Niger – fait suite à de récentes interventions militaires en Afrique. Mali (août 2020 et mai 2021), Tchad (avril 2021), Guinée (septembre 2021), Soudan (octobre 2021) et Burkina Faso (janvier et septembre 2022).

Depuis la fin de la guerre froide en 1991, le nombre de coups d’État militaires a fortement diminué. Cependant, l’Afrique de l’Ouest francophone comptabilise aujourd’hui environ les deux tiers de tous les coups d’État militaires qui se sont produits depuis lors.

En tant que politologue analysant la politique africaine, j’ai étudié les coups d’État militaires et leurs résultats au cours des quinze dernières années. Dans un récent article, Justin Hoyle, doctorant en sciences politiques à l’université de Floride, et moi-même démontrons que depuis 1989, les coups d’État militaires dans le monde ont eu deux conséquences.

Le premier est le retrait de la junte du pouvoir exécutif. Cela signifie que la junte ne participe pas ou n’interfère pas dans les élections qui suivent le coup d’État. Si cette mesure est nécessaire à la transition vers la démocratie, elle n’est pas suffisante en soi. Ce scénario s’est produit lors du coup d’État nigérien de 2010 et du coup d’État thaïlandais de 2006.

Deuxièmement, la junte truque les élections en faveur de son propre candidat. Ce scénario établit un régime dans lequel les putschistes s’installent dans le pouvoir exécutif.

L’examen du déroulement des coups d’État militaires est essentiel pour comprendre le cheminement d’un pays vers la démocratie. Il permet également de comprendre l’effet des coups d’État sur la qualité de la démocratie.

La recherche

Nous avons étudié cinq pays et 12 transitions post-coup d’État : Égypte (coups d’État en 2011 et…

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Auteur: Sebastian Elischer, Associate Professor of Political Science, University of Florida