David Park. — « Crowd of Seven » (Une foule de 7 personnes), 1960.
D’après la notice biographique que lui consacre l’Académie française, Mario Vargas Llosa est un « écrivain pluriel ». C’est chic comme adjectif, mais énigmatique. Probablement réservé à l’élite, car il est rare de voir mentionné un « boulanger pluriel ». Il est précisé qu’il a connu très tôt sa « vocation d’écrivain » et que « le second mobile de son existence » est « la soif de liberté ». C’est beau. Un peu cliché, peut-être, la « vocation », mais l’appel de l’art, c’est toujours émouvant. Et puis, la si romantique soif de liberté, vraiment, on se croirait chez les poètes maudits, comment ne pas saluer ? On ne peut donc que féliciter les 18 membres de l’Académie qui ont choisi d’accueillir ce grand Nobelisé hispano-péruvien, sans se laisser influencer par des considérations étrangères à la littérature. Quelle importance, qu’il soutienne le candidat d’extrême droite à la présidentielle chilienne ? Est-ce que, comme le fait qu’il a été actionnaire entre 2015 et 2017 d’une société dans les Iles Vierges britanniques, ça entache son style ? C’est entendu, il n’écrit qu’en espagnol, mais c’est un détail.Parmi d’autres.Comme on dit aujourd’hui, l’Académie s’est décomplexée. Fin des tabous.Dommage.
Pluriel (adj.) : dans des emplois didactiques. Une lecture plurielle, qui propose différentes approches ou interprétations d’un même texte. Définition du Dictionnaire de l’Académie française.
Lire aussi Pascal Bouaziz, « Artiste, je suis un luxe… », Le Monde diplomatique, janvier 2022.
On ne voudrait pas être suspicieux, mais il est difficile de ne pas se demander si nos autorités ne font pas une petite fixation négative sur le rock et apparentés. C’est vrai que l’opéra si cher à Mme Bachelot, ça vous a une autre tenue. Et que c’est de la culture. Et qu’on sait qui on croise dans le public. À côté, franchement, le rock et apparentés, c’est un peu débraillé. On sait bien qu’il faut dire que c’est aussi de la culture, sinon on fait réactionnaire, et après tout Dylan a reçu le Nobel, c’est sans doute une preuve, mais enfin, les autres… Mais non, on ne le croit pas. Ce n’est pas un mépris de bourgeois des années 50 qui explique la sérénité avec laquelle ont été à nouveau interdits les concerts debout. Ce n’est pas, mais non, un mépris de classe. Ce n’est pas, non…
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Auteur: Evelyne Pieiller