En faisant un bref tour d’horizon historique du quartier Saint Michel / Capucins à Bordeaux, on se rend compte de l’importance de la memoire comme source d’inspiration dans la révolte et de joie dans nos lieux de vie. Pour des courses de charrettes, partout, tout le temps !
Parler de son quartier, quand on l’aime et le pratique tous les jours, c’est créer un contre discours à celui imposé par ceux et celles qui n’y vivent pas, qui ne voient dans celui-ci que des intérêts capitalistes de spéculation immobilière ou bien qui y posent un regard raciste ou classiste. Il s’agira dans cet article de raconter certaines traditions passées du quartier des Capucins/St Michel à Bordeaux et de les lier à des enjeux de luttes actuels. La fin de l’article soumettra l’idée de la reprise d’une tradition oubliée : la course de charrette.
Dans un espace en cours de gentrification depuis des années, comme c’est le cas à St Mich, il nous faut croire que des dynamiques inverses pourraient changer la donne. Qu’il serait en quelque sorte possible d’opérer une « dégentrification ».
En cherchant dans les origines du mal on peut remonter très loin, mais c’est aussi l’occasion de découvrir ou redécouvrir les luttes et traditions populaires de ce quartier qui méritent d’être racontées.
Il suffit déjà de se tourner quelques siècles en arrière, pour se rendre compte à quel point le secteur autour du marché des Capucins fut animé par la révolte. Des émeutes de la Fronde de l’Ormée en 1652 [1], aux manifestations partant de St Michel en 1936 jusqu’aux carnavals sauvages de ces dernières années qui viennent mélanger joies et luttes, le quartier vit, respire à chaque coin de rue. De tout ce tumulte, c’est des courses de charrettes, tradition populaire aujourd’hui disparue, dont on va causer ici.
Gravure représentant les Jacqueries, révolte populaire à Bordeaux à la fin du Moyen…
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