Covid-19 : Pour « sauver l'économie », la BCE a-t-elle réinventé l'« argent fondant » de Wörgl ? — Dominique MUSELET

Dans sa dernière vidéo intitulée “ Sortie de crise, records boursiers et monde d’après ”, le banquier d’affaires, spécialiste des marchés financiers, Marc Fiorentino explique en quoi cette crise est différente des autres crises, pourquoi les règles du jeu de l’économie mondiale ont complètement changé, pourquoi les marchés sont aussi « exubérants » et enfin quelle forme prendra la reprise et qui va payer la dette.

Non seulement je n’ai pas d’actions en Bourse mais j’estime qu’il faut supprimer la Bourse et la spéculation qu’elle engendre. Alors pourquoi écouter Marc Fiorentino ? C’est qu’en général les banquiers d’affaire ne mentent pas, étant donné que la confiance est au cœur de leur business. Sans confiance pas d’investisseurs, pas d’actionnaires, pas de profit. Il est donc souvent très instructif de les écouter et cette vidéo est particulièrement instructive.

Une crise inédite

Je résume brièvement la première partie. Selon lui, donc, cette crise est différente des autres crises parce qu’elle n’est pas subie. La crise sanitaire oui, bien sûr, mais la crise économique résulte d’un choix conscient inédit. On n’avait jamais auparavant arrêté volontairement l’économie mondiale. Par ailleurs, c’est la première fois que les Etats et les banques centrales, main dans la main, inondent immédiatement les pays, les entreprises, les salariés, bref tout et tout le monde d’argent magique. « Jamais la réaction n’avait été aussi rapide, aussi démesurée » nous dit-il.

Pourquoi ? Eh bien « on s’est aperçu qu’on pouvait créer du déficit de la dette. Cela a été rendu possible par la déflation structurelle qui garantit que cette énorme arrivée à partir du moment où les banques centrales pouvaient absorber toute la dette ; on s’est aperçu que le pouvoir des banques centrales semblait illimité ».

Alors, « au diable l’orthodoxie budgétaire, aux oubliettes le Pacte de stabilité et de croissance en Europe, au feu la sacro-sainte règle qui voulait que l’endettement gouvernemental ne dépasse pas les 100% du PIB » s’exclame René-Pierre Giavina…

Auteur: Dominique MUSELET Le grand soir
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