Emmanuel Macron l’a annoncé lundi dernier, la stratégie de lutte contre la 4e vague épidémique s’articulera autour de valeurs phares : la menace et le chantage, le contrôle et la répression. Il y a beaucoup à dire et à penser de ce que va produire le Pass sanitaire et les mille frontières invisibles qu’il va faire exister autour de nous, de la division entre bon citoyen et marginal co-responsable de l’épidémie. Pour le gouvernement, c’est en tous cas du win-win, d’un côté la mise au pas de sa population afin de faire repartir de plus belle la machine économique, de l’autre, la production d’une opposition complotiste éberluée et vérolée par l’extrême-droite. Nous avons reçu ce « billet d’humeur », dont nous partageons le constat mais pas les maigres espoirs : la dynamique entre « société » et marge nous paraît être au cœur du dispositif gouvernemental, c’est donc ce découpage qu’il s’agira, selon nous, de faire exploser. Il représente néanmoins une contribution pertinente au débat en cours.
Lundi, les annonces son tombées : obligation vaccinale pour les soignants, troisième dose pour les vaccinés du début d’année, campagnes de vaccinations pour les collégiens et lycéens, couvre-feu en Martinique et en Réunion, tests PCR payants et, cerise sur le gâteau, vérification du « statut vaccinal » pour accéder à la plupart des lieux de vie publics. Dans les prochains mois, on risque de basculer bon gré mal gré dans le monde d’après, Pass sanitaire à l’appui.
Ça va ressembler à un témoignage à la première personne, un genre un peu embarrassant, mais c’est bien le propre de ce genre d’opérations politiques : parachèvement historique de la société du contrôle, du monde cybernétique et de la smart city, qui nous assigne à notre misérable condition individuelle.
Nous y voilà rendu : pas d’obligation vaccinale mais il faudra être muni de notre précieux Pass sanitaire pour aller dépenser nos maigres économies au supermarché, nous brancher sur les flux culturels au cinoche ou dans une salle de concert officielle, travailler dans le secteur médical, se transporter en avion, en TGV ou en car, entretenir la machine au club de sport. « On ne vous oblige à rien, vous faites bien comme vous voulez, mais si vous faites le mauvais choix, la vie va être beaucoup plus désagréable ».
On rejoint enfin cet apartheid soft qui voit les smart people accéder de plein droit à la société et les loosers (sans téléphone intelligent,…
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Auteur: lundimatin