Chahuté par les activistes, bichonné par ses actionnaires : TotalÉnergies se souviendra longtemps de ce mercredi 25 mai. Dès 8 heures du matin, 250 activistes écologistes se sont agglutinés devant les portes de la salle Pleyel, à Paris, pour empêcher le déroulement de l’assemblée générale de la major pétrolière. Des militants se sont blottis les uns contre les autres, les bras autour de la taille. D’autre se sont menottés, voire « arm-lockés » — leurs bras attachés à l’intérieur de blocs de béton compliquaient alors une éventuelle expulsion par les forces de police. Des pancartes « Pouyanné [PDG de Total] danger, Macron complice » ou « Total Climate Criminal » ont été brandies vers le ciel. Après une heure et demie de siège, la victoire était scellée : elles et ils sont parvenus à faire plier le géant pétrolier, qui a été contraint de réaliser sa grande messe à huis-clos, sans ses actionnaires.
« Total, Total, il faut choisir, les énergies fossiles ou notre avenir », se sont époumonés les activistes, réunis à l’initiative de Greenpeace, ANV-COP21, Alternatiba et Les Amis de la Terre. Par cette action, ils souhaitaient mettre en lumière le décalage entre la stratégie de la compagnie, qui prévoit une expansion de la production d’hydrocarbures et la hausse de sa production gazière, et les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Ces derniers indiquent que pour parvenir à contenir la hausse des températures globales à 1,5 °C, il faut absolument cesser d’investir dans de nouveaux projets fossiles. « TotalÉnergies a beau verdir son image en changeant de nom, de logo, ou se présentant comme un acteur des énergies renouvelables, le fond reste le même : 73 % de ses investissements sont encore dirigés vers les énergies fossiles et nous emmènent droit vers un monde invivable », s’est indignée Edina Ifticene, chargée de campagne Énergies fossiles à Greenpeace.
Les activistes dénoncent la construction du plus grand pipeline chauffé au monde en Afrique de l’Est, nommé Eacop. © Tiphaine Blot/Reporterre
Impossible de « laisser cette entreprise agir impunément »
Les activistes ont notamment crié leur rejet du plus grand pipeline chauffé au monde, nommé Eacop, dont la construction en Ouganda et en Tanzanie provoque l’expulsion des communautés locales, l’arrestation de militants, et la destruction de parcs nationaux. Son financement est en passe…
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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi Reporterre