Crise agricole : le prix plancher peine à convaincre

Qui croire ? Lors de sa visite mouvementée au Salon de l’agriculture, samedi 24 février, le chef de l’État Emmanuel Macron a suggéré que la future loi encadrant les relations entre les acteurs de l’alimentation, actuellement en préparation, « puisse déboucher » sur « des prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole et de ne pas céder à toutes les pratiques les plus prédatrices ».

Pour chaque filière (volailles, lait, viande bovine, etc.), ils seraient fondés sur des indicateurs de coûts de production, déjà prévus par la loi Egalim 2 de 2021, mais qui n’existent pas encore partout. Sur le papier, l’idée semble séduisante et répond à la principale revendication des agriculteurs de pouvoir vivre décemment de leur travail.

Le ministre de l’agriculture y était très opposé, jusqu’à présent

Le problème est qu’elle est torpillée depuis plusieurs mois, à la fois par le ministère de l’agriculture et par le ministère de l’économie. «Les propositions démagogiques du genre “on va fixer une obligation de prix plancher”, ce que l’on ne peut faire que sur les prix agricoles français et qu’on ne peut pas faire sur les prix des autres pays, qu’est-ce que cela fait? Cela vient mettre en concurrence déloyale les produits agricoles français », expliquait ainsi le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, le 27 janvier, au micro de franceinfo. Bref, il s’agirait, selon lui, d’un mécanisme perdant pour les agriculteurs. «Si on met le kilo de tomates à 10 € en France, et qu’il arrive de la tomate à 3 €, vous croyez qu’il va se passer quoi ? », avait-il ajouté, de manière à bien enfoncer le clou.

Une proposition de loi «établissant un prix d’achat plancher des matières premières agricoles » avait d’ailleurs été déposée en octobre 2023 par le groupe LFI à l’Assemblée nationale. Elle avait été rejetée le 30 novembre, par 168 voix contre et 162…

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Auteur: Jean-Claude Bourbon