Critique radicale du collectif Pièces et main d’œuvre. A propos du texte « Ceci n’est pas une femme (à propos des tordus queer) »

Ce texte du collectif PMO est non seulement masculiniste, homophobe et transphobe, mais il est aussi constamment validiste. Il traduit certaines dérives de la technocritique, lorsqu’elle est naturalisante et développe un anticapitalisme tronqué. Au delà du collectif Pièce et main d’œuvre, cet article se veut être une critique générale du courant technocritique homophobe et transphobe.

Pièces et mains d’œuvre est un collectif Grenoblois crée à la fin des années 2000, engagé dans une critique radicale de la recherche scientifique, du nucléaire et du transhumanisme. Peu présent, voire très marginal dans les luttes Grenobloises, le collectif est néanmoins influent dans le milieu de la théorie critique. (A noter que sa création sur Grenoble n’est pas un hasard, puisque la ville regorge de laboratoires sur l’énergie atomique -le CEA- ou sur le transhumanisme). Certains des collaborateurs réguliers de PMO sont d’ailleurs des anciens chercheurs du CEA.

Homophobie et transphobie manifeste

Le simple terme de « tordu », dans le titre, est une insulte contre celles et ceux qui ne se situent pas dans une norme valide. Il n’est pas seulement masculiniste, mais il stigmatise également les personnes en situation de handicap, physique ou psychique. Dans le système capacitiste capitaliste, ces personnes subissent oppressions et infériorisation, car elles ne correspondent pas à l’individu-productif type.

Ensuite, le queer est étendu par PMO à toutes les théories qui considèrent que le genre est culturellement construit. Il désigne le féminisme qui se constitue à la suite de Simone de Beauvoir. L’attaque de PMO ne concerne donc pas seulement le queer au sens restreint, mais elle concerne la quasi-totalité des féminismes. La « tordue », en un sens, selon eux, ce serait une femme qui ne se reconnaîtrait pas comme femme « naturellement », mais qui dirait : « on ne naît pas femme, on le devient ». La « tordue » serait une femme qui refuserait son assignation au féminin dissocié, et qui entrerait en lutte.

Concernant les personnes homosexuelles, ils développent un discours tout à fait conspirationniste. Ils affirment : « Il est normal que « la mode », aux mains de l’élite gay et lesbienne promeuve les morphologies qui flattent ses désirs, et auxquelles la masse des clients et suiveurs hétérosexuels s’empressent de se conformer. Il est non moins normal que ses objectifs fusionnent avec ceux de la chirurgie esthétique, des biotechnologies et de « l’augmentation » technologique…

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Auteur: Le Poing