Croquettes, pâtées… Chiens et chats détraquent aussi le climat

Retrouvez les dessous de cet article dans « Les coulisses de l’enquête », le nouveau podcast de Reporterre :

Il aboie, dévore tous les ans l’équivalent de 164 kg de viande fraîche et rejette autant de gaz à effet de serre que deux Toyota Land Cruiser parcourant chacune 10 000 km… construction et carburant compris. Qui est-ce ? Un simple chien.

L’empreinte carbone liée à la consommation de viande de nos compagnons les chiens ne devrait plus être négligée, tant ses conséquences sur l’environnement sont importantes, démontraient en 2009 les professeurs Brenda et Robert Vale dans un ouvrage au titre provocateur : Il est temps de manger le chien. Ce temps est-il venu ?

Chaque année, sur Terre, autour de 330 millions de tonnes de viande sont produites. Déforestation, utilisation mirobolante d’eau et de biocides, combustion d’énergies fossiles… Les ravages causés par cette industrie poussent beaucoup d’humains à interroger leurs modes de consommation. Seulement, ceux des animaux de compagnie restent bien peu débattus et guère documentés. Alors, qu’en est-il de l’appétit des 15 millions de chats et 7,5 millions de chiens domestiqués vivant dans l’Hexagone ? En l’absence d’étude, le mystère demeure.

La consommation de produits d’origine animale des chiens et chats a toutefois été évaluée aux États-Unis, en 2017, par un chercheur de l’université de Californie. À eux seuls, chaque année, ils « sont responsables d’environ 64 millions de tonnes d’équivalent CO2 », écrivait Gregory S. Okin. Soit les émissions nécessaires à la fabrication et l’utilisation de 753 millions de smartphones.

Aux yeux du géographe, de tels chiffres ne peuvent être exclus des calculs de la consommation alimentaire globale du territoire : « Ils consomment autant d’énergie alimentaire qu’environ 62 millions d’Américains, soit un cinquième de la population. »

Des bas morceaux… comestibles pour les humains

« Les animaux de compagnie ne sont pas des consommateurs de viande, conteste auprès de Reporterre l’essayiste Audrey Jougla. Leur alimentation n’est responsable d’aucun abattage. » Autrice de Montaigne, Kant et mon chien (Delachaux & Niestlé, 2022), elle assure que les ingrédients carnés composant la « petfood » (la nourriture pour animaux) proviennent uniquement « du recyclage des pièces délaissées par les humains ».

Lors de l’abattage du bétail, certaines parties des carcasses sont en effet abandonnées par les industriels pour des questions culturelle, de mode ou de calibrage. Ces bas morceaux, appelés sous-produits dans la législation européenne, sont alors destinés à être transformés en croquettes. En clair, on parle ici d’abats…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Emmanuel Clévenot Reporterre