Cuisine écologique, la recette low-tech des fours solaires

Névez (Finistère), reportage

On ne s’attend pas, en visitant un atelier de bricolage, à entendre le chant des oiseaux. C’est pourtant le cas à l’Atelier Z. Dans cet ancien corps de ferme entouré de chênes, le bruit des perceuses s’entremêle aux froufroutements des mésanges, et l’odeur d’herbe mouillée à celle, plus piquante, des panneaux en contreplaqué. L’endroit accueille toute l’année des cours de menuiserie, de couture ou de fabrication de savons. Pour cette première édition du festival de la low-tech, qui se déroule jusqu’au dimanche 3 juillet, la cuisson solaire est à l’honneur.

Au milieu du hangar donnant sur le jardin, Vincent Bourges, formateur bénévole au sein de l’association Inti, assemble des planches entre elles. « Il faut que vous les perciez de la manière la plus perpendiculaire possible », explique l’ingénieur à la quinzaine de stagiaires qui l’entourent. Tous sont venus apprendre à confectionner un séchoir solaire – une sorte d’étagère en bois dans laquelle on peut, en utilisant les rayons du soleil, déshydrater des fruits, des légumes ou des herbes afin de les conserver pendant plusieurs mois. Une fois la démonstration achevée, chacun retourne à son établi. L’atelier se transforme en une fourmilière où l’on ponce, perce et martèle de toutes parts.

Avec ce four solaire, pour un gâteau aux pommes, il faut compter trois heures. © Guy Pichard / Reporterre

Spécialiste des méthodes de cuisson low-tech — on appelle low-tech des systèmes, produits et services ayant un impact écologique minimal, mais aussi utiles et accessibles par quiconque — Vincent Bourges a décidé de devenir formateur par conviction. « Ce sont des technologies qui devraient être à la disposition de tout le monde », pense-t-il. Selon un rapport de l’Agence de la transition écologique (Ademe) de 2021, la cuisine fait partie des six usages les plus énergivores au sein des foyers français (derrière le chauffage de l’air et de l’eau, et à égalité avec la réfrigération, l’audiovisuel et le blanchissage du linge). Les appareils de cuisine électriques représentent en moyenne 6 % de la consommation d’électricité des foyers français – mais cette part peut monter jusqu’à 48 % dans les cas les plus extrêmes. Un calcul du Low-tech Lab rend ces données palpables : il faudrait pédaler pendant trois jours et huit heures pour produire la quantité d’énergie nécessaire à la cuisson d’un poulet rôti. Quant aux cuisinières à gaz, elles émettent du…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Hortense Chauvin Reporterre