Culture (pré)occupée 15 :

Jeudi 4 mars 2021, plusieurs artistes, technicien.nes, intermittent.es du spectacle se rassemblent à midi, place de la République à Paris. D’autres s’introduisent dans le Théâtre de l’Odéon et décident de l’occuper. Ils demandent la réouverture des lieux de culture, la prolongation de leurs droits au chômage et la clarification des positions ambiguës de la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot concernant l’extension de l’année blanche pour les professionnel.les de la culture.
La semaine du 15 mars, Jaqui Max, 62 ans technicien du spectacle depuis 40 ans dans le Cantal en parle à un copain, Matthieu Bru et ils se disent : « il faut monter quelque chose. Il faut hurler. »

L’initiative Culture Préoccupée 15 est partie du Théâtre d’Aurillac. « On s’est dit, on réunit les gens au Théâtre. On ne savait pas qui, comment. J’ai passé une petite publication sur Facebook et là, on a eu la chance d’avoir une cinquantaine de personnes qui ont répondu présent. »
Parmi les participants à l’assemblée générale du lendemain, il y a notamment Thierry Desserre, directeur de la Manufacture et Chloé Longueville, professeure de danse et membre d’une compagnie, Dominique Gasquet, chargée de production, Olivier Caldamaison, régisseur lumières
Il y a de belles prises de parole du public.

Intermittent du spectacle / intermittent du travail : le mythe de la cigale

Lorsqu’on lui balance tous les clichés sur les intermittents du spectacle, Jaqui répond tout simplement : « fais-le pendant un mois ; après on verra. »
« Dans le monde des intermittents, c’est des salaires qui oscillent entre 1200 et 2000 euros. Moi en quarante ans de boulot, j’ai un tout petit salaire par rapport aux heures que j’ai travaillées. J’ai autant de valeur qu’un boucher, qu’un boulanger, qu’un paysan, qu’une infirmière. Il n’y a pas de hiérarchie pour moi. L’infirmière a besoin de moi comme moi j’ai besoin d’une infirmière, le jour où je suis malade. Mais l’infirmière a besoin de moi pour aller voir un spectacle, pour se détendre. La santé, c’est aussi la santé mentale. »

« Je serai toujours optimiste par rapport à la Culture. Maintenant, comment les gens vont vivre de ses métiers, je suis un peu pessimiste. On a la chance d’avoir en France, ce statut mais il devrait être obligatoire pour tout le monde. Il faut considérer la culture comme un bien essentiel et il faut le protéger comme tes yeux, comme ta peau, comme ton corps.
J’espère que mes petits enfants –…

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Auteur: k