Cuves de fioul et groupes électrogènes : la pollution cachée des data centers

Dugny (Seine-Saint-Denis), reportage

Emmitouflés dans d’épais manteaux, les cinq membres du collectif en lutte contre l’implantation d’un data center géant à Dugny (Seine-Saint-Denis) sont contrariés. En cette fraîche après-midi de mars, ils découvrent avec dépit le permis de construire — signé quelques jours plus tôt par le maire et la préfecture — placardé sur les grilles d’entrée du site, aux abords de l’aéroport du Bourget. Ils se sont dit : ils ont déjà l’aéroport, c’est déjà dégueu, un peu plus un peu moins… » , s’agace Michèle. « C’est un déni de démocratie.

À Dugny, comme un peu partout en Île-de-France, un projet de data center géant est en train d’éclore à la faveur de l’opération séduction engagé par Emmanuel Macron pour attirer de nouveaux projets. Mais en Seine-Saint-Denis, un département densément peuplé, ces ogres d’acier qui dévorent des quantités faramineuses d’électricité et d’eau s’implantent en vis-à-vis direct de logements.

Outre la démesure de ces installations, les riverains s’inquiètent du bruit, des ondes électromagnétiques et de la pollution de l’air, un aspect passé sous silence par les porteurs de projet. Pourtant, tous prévoient l’implantation de nombreux groupes électrogènes, de puissants moteurs destinés à alimenter les centres de données en cas de coupure électrique et particulièrement polluants.

Des centaines de groupes électrogènes

« Un data center ne supporte aucune interruption de courant », explique le cofondateur et directeur scientifique de l’Institut du numérique responsable, Vincent Courboulay. Par sécurité, les data centers sont équipés de batteries qui prennent le relais instantanément en cas de coupure électrique, le temps que des groupes électrogènes soient lancés. En fonction des modèles et des stocks de fioul, ces derniers pourront alimenter le data center en électricité pendant 48…

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Auteur: Mathieu Génon, Violaine Colmet Daâge