Basta! : Le Salon de l’agriculture s’est ouvert dans un contexte de tension la semaine dernière. Depuis le début du mouvement agricole, les écologistes semblent parfois être le bouc émissaire idéal. Cinq ans après le mouvement des Gilets jaunes, qui avait inscrit la formule « Fin du monde, fin du mois, même combat » au cœur des débats, n’est-ce pas un aveu d’échec du combat écologiste à rassembler largement ?
Cyrielle Chatelain : Je ne suis pas d’accord, je ne parlerais pas d’aveu d’échec. D’abord parce que je n’ai jamais cru qu’on avait suffisamment convaincu autour de nous, ou gagné une quelconque bataille culturelle. Ensuite, parce que je trouve justement que ce nouvel épisode révèle une évolution intéressante dans notre positionnement politique.
On a tout de suite considéré que c’était une crise des inégalités, et que le problème, c’était le système agricole, avec ce modèle qui profite à quelques-uns pendant que tous les autres triment, écrasés par la dette, à devoir produire toujours plus. On a tendu la main aux agriculteurs qui en sont les victimes plutôt que de chercher à en faire des adversaires à cause de leur mode de production.
« L’écologie, c’est un projet social, un projet de protection »
Sur les Gilets jaunes, on était beaucoup plus paumé au début, c’était un mouvement plus protéiforme aussi, mais on a mis plus de temps à dépasser cette revendication de défense de la bagnole et à comprendre que c’était un mouvement social bien plus large, avec des gens qui demandaient tout simplement à pouvoir vivre de leur travail.
Tout l’enjeu pour nous, c’est de parvenir à entrer dans ces luttes-là pour démontrer les impasses du modèle et cibler les vrais responsables. Et là, je trouve que nous avons eu la bonne grille de lecture en nous concentrant par exemple sur la direction de la FNSEA qui cogère les politiques agricoles avec le gouvernement depuis…
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Auteur: Barnabé Binctin