Danone, un capitalisme social ? C’est en tout cas l’image que veut se donner le géant français de l’agroalimentaire depuis toujours. De sa direction historique par la famille Riboud, père et fils, à celle par son PDG Emmanuel Faber aujourd’hui. Mais un capitalisme social aux dents longues. Le groupe a annoncé lundi 23 novembre la suppression de 1500 à 2000 emplois dans ses sièges, en France comme à l’étranger, à l’occasion d’un plan d’économie d’un milliard d’ici 2023. Dans l’hexagone, 400 à 500 postes seraient concernés.
L’entreprise ne s’en cache guère. Il s’agit de rétablir sa marge opérationnelle. Anticipée à 16 % en 2020, elle ne devrait être finalement que de 14 %. En cause : l’épidémie mondiale. Le plan de réorganisation prévoit de la rétablir dans une fourchette comprise entre 15 et 20 %. Et ce, afin de bichonner les actionnaires à qui il a été demandé de voter la transformation de Danone en société à mission au mois de juin. Ah, toujours du social ! Et pas mal de démagogie ! Emmanuel Faber, le patron de Danone s’enthousiasmant à l’occasion : « vous venez de déboulonner une statue de Milton Friedman [théoricien du néolibéralisme – NDLR] ».
D’ailleurs, dans un grand élan social, l’entreprise « responsable » a versé plus de 1,4 milliard d’euros cette année (+8 %) à ses actionnaires, rétribuant ses 686 629 600 actions à 2,10 €. Une décision que condamne le syndicat Force ouvrière du groupe qui « rappellent que Danone […] a largement bénéficié des aides de l’État avec l’activité partielle lors du 2e confinement ».
Auteur: Stéphane Ortega
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