Dans le Finistère, on construit des vélos cargos pour se passer d'autos

Concarneau (Finistère), reportage

Point de Tour de France ni de performances sportives au Crade ! Le Centre de recherche sur l’avenir des déplacements écologiques prend le vélo par l’autre bout, celui d’un vecteur de partage et d’émancipation. « Nous avons 800 adhérents et cela fait sans doute de nous la plus grosse association de l’agglomération », annonce Loïc, membre du collectif. « Notre objectif premier est de remettre un maximum de vélos sur la route et qu’ils soient sûrs pour leur propriétaire. À Concarneau comme ailleurs, la ville n’est pas adaptée à la bicyclette. » Présent pour la première édition du festival de la low-tech, qui se déroule jusqu’au dimanche 3 juillet, le Crade s’est donné la semaine pour créer un triporteur électrique au sein de son atelier, à quelques centaines de mètres du port. Une quarantaine de personnes d’horizons divers étaient déjà là le premier jour pour ce qui s’annonce déjà comme un succès, au moins en termes de fréquentation.

Avec ses douze années d’existence, c’est peu dire que l’association — déjà par son nom — dénote dans la petite ville bretonne. « Cet atelier est déjà notre sixième », explique une membre. « Nous avons démarré dans le garage d’un bénévole, puis dans un squat sur le port duquel nous avons été expulsés… Aujourd’hui, nous commençons à être reconnus et nous avons des partenariats avec des organismes sociaux. » Ainsi, le Centre communal d’action sociale (CCAS), l’association des pupilles de l’enseignement public du Finistère (Pep 29) ou encore les centres d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) ont travaillé avec le Crade. « Nous avons ainsi accueilli des Ukrainiens et des réfugiés du Moyen-Orient », continue la jeune femme. « Les réfugiés viennent pour réparer leur vélo afin de pouvoir se déplacer. »

« Notre atelier ici est un peu sous le format d’un atelier paysan : on démystifie les outils. » © Guy Pichard / Reporterre

Si aujourd’hui le lieu jouit d’une belle légitimité, c’est aussi grâce à sa politique tarifaire. Pour y acheter un vélo, deux choix se présentent. Classiquement, le premier consiste à choisir parmi les centaines de modèles proposés qui démarrent à 50 euros. L’autre possibilité implique de réparer (ou au moins d’aider) sa future monture sur place avec l’équipe, pour seulement 25 euros. L’adhésion à l’association coûte 2 euros par mois afin d’utiliser l’atelier librement, les pièces détachées sont…

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Auteur: Guy Pichard Reporterre