Dans le Morbihan, une commune protège ses vagues

Saint-Pierre-Quiberon (Morbihan), reportage

La pointe du Percho, sur la presqu’île de Quiberon, donne une perspective plongeante sur les falaises escarpées de la Côte sauvage. En contrebas, les vagues — pas très imposantes en ce vendredi d’avril — déferlent et frappent les rochers. Un petit bout de sable, la plage de Port-Blanc, permet d’accéder à ce spot bien connu des surfeurs les plus chevronnés. « C’est ici, sur une étendue d’environ un kilomètre et jusqu’à 300 mètres du rivage, que l’on a créé la première réserve de vagues », montre Erwan Simon, ses cheveux bruns animés par le vent.

À 41 ans, le baroudeur amoureux de ce sport de glisse a créé l’association France Hydrodiversité début 2021 avec une ambition : préserver ces briseuses de surface marine et la biodiversité qui les compose. La première réalisation de l’organisation s’est concrétisée mi-février dans la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le sud de la Bretagne. La municipalité a reconnu la zone composant la réserve, qui s’étend de la plage Port-Bara à celle de Port-Blanc, d’utilité publique. « Dans les années soixante, La Barre, une vague mythique à Anglet, s’est volatilisée après la construction d’une digue, relate le quadra dans le calme d’un café du port. En Espagne, celle de Mundaka a longtemps disparu à cause d’un projet d’extraction de sable avant de réapparaître des années plus tard. » Les extinctions de ce type fourmillent et Erwan Simon, qui parcourt le monde en quête de nouveaux spots de surf une partie de l’année, a voulu trouver une parade pour empêcher qu’elles se reproduisent. « Il y a des enjeux environnementaux, économiques, mais aussi artistiques et culturels autour des vagues », dit le natif de Guidel, à quelques encablures de Lorient. Et de citer les légendes tahitiennes à propos de certaines vagues ou le travail de recherche sonore que la compositrice Aline Pénitot a mené sur ce thème.

La plage de Port-Blanc, sur laquelle s’élancent les surfeurs lorsqu’il y a des vagues. © Manon Boquen / Reporterre

L’idée ne provient pas de nulle part. Dès 1973, en Australie, une première réserve est née à Bells Beach, dans le sud du pays. Puis, le phénomène s’est étendu au Pérou, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et en Espagne, toujours sous l’impulsion de la communauté des surfeurs, cherchant par la même occasion à défendre ses terrains de jeu. « Nous voulons nous écarter de cette définition limitante uniquement basée sur le…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Manon Boquen Reporterre