- Dunkerque, correspondance
Cinq agriculteurs de la région de Bailleul, dans le Nord, ont créé une société de production et commercialisation de biogaz, d’électricité et de chaleur par la méthanisation agricole. Nommée Belle énergie, elle veut également produire et commercialiser du digestat. Mais cette initiative ne fait pas l’unanimité, et des opposants se sont constitués en association.
La méthanisation a pourtant le vent en poupe : l’État prévoit d’accroître son soutien à la filière dite biogaz à hauteur de 9,7 milliards d’euros afin que celle-ci représente 6 à 8 % de la consommation de gaz à l’horizon 2028, via la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). De plus, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand, qui souhaite prendre du recul vis-à-vis des parcs éoliens, soutient vigoureusement les projets d’implantation de nouvelles unités de méthanisation. « Elle a l’ambition de devenir la première région européenne de biométhane injecté », avait-il déclaré, le 9 décembre 2019, dans une lettre ouverte à la ministre de la Transition écologique de l’époque, Élisabeth Borne.
Le gaz produit sera directement injecté dans le réseau de GRDF et son prix d’achat garanti pour une période de quinze ans par la société de distribution de gaz. Le permis de construire de l’unité de méthanisation devrait être déposé en 2021 selon le souhait des fondateurs de Belle énergie, de sorte qu’elle pourrait entrer en activité fin 2022 ou début 2023.
Un investissement de cinq millions d’euros
Joint par Reporterre, l’un des actionnaires de cette société souhaitant conserver l’anonymat précise que le méthaniseur projeté représente un investissement de cinq millions d’euros. Ce qui, à ses yeux, justifie l’association de plusieurs acteurs. Le volume quotidien des intrants indispensables à la méthanisation continue se situe entre 60 et 70 tonnes, soit un peu moins de 24.500 tonnes annuellement, ce qui permet aux porteurs du projet de s’affranchir d’une enquête publique. « Nous devrons recourir à l’emprunt pour financer le méthaniseur avant d’espérer obtenir une subvention à hauteur de 10 à 12 % en provenance très vraisemblablement de la région Hauts-de-France », précise-t-il.
Quand nous demandons à notre interlocuteur ce qui a motivé sa décision, il répond : « J’élève des vaches laitières et des chevaux de trait, je souhaitais valoriser les fumiers et lisiers ou encore les déchets de légumes venus d’une exploitation voisine,…
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Auteur: Didier Harpagès (Reporterre) Reporterre