Le 27 février dernier, l’Union européenne a voté un texte élargissant la liste des crimes environnementaux et harmonisant les sanctions en la matière dans l’Union européenne. Début février, le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan proposait à son tour de poursuivre les crimes environnementaux sans modifier son statut, estimant que les dégâts environnementaux sont souvent cause ou conséquence de crimes de guerre ou contre l’humanité, sur lesquels elle a déjà la compétence. Dans Le manifeste contre la corruption environnementale qu’elle vient de publier aux éditions Érick Bonnier, ce sont ces thématiques que Shérazade Zaiter, juriste internationale, spécialiste en droit des affaires et droit à l’environnement et enseignante à l’Université de Limoges, explore.
Elle y dénonce des crimes qui viennent accentuer la crise environnementale et met en lumière ceux qui tentent de combattre cette corruption. Nous reproduisons ici l’extrait du livre consacré au destin tragique de Nauru, une petite île du Pacifique qui illustre de manière poignante les conséquences de la corruption environnementale.
La République de l’île de Nauru, minuscule joyau perdu dans l’immensité de l’océan Pacifique, illustre de manière glaçante les conséquences de la corruption environnementale. Qualifié de « pays qui s’est mangé lui-même », situé à près de 4835 kilomètres de l’Australie, il s’étend sur seulement 22 kilomètres carrés.
Son plateau central est entouré d’une bande côtière, où se concentre la majeure partie de sa population. L’origine de son malheur a commencé en 1906, lorsque d’immenses gisements de phosphate ont été découverts sur ce plateau. Sa corne d’abondance a ouvert la boîte de Pandore, et c’est ainsi que débuta la lente agonie de l’île de Nauru.
Le phosphate est un sel précieux, utilisé dans la fabrication d’engrais et d’explosifs. Riche en…
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Auteur: Shérazade Zaiter, Juriste International- Auteure, Université de Limoges