Dans le Pas-de-Calais, le drame persistant du site le plus pollué de France

  • Noyelles-Godault, Courcelles-lès-Lens et Dourges (Pas-de-Calais), reportage

L’histoire de Metaleurop ressemble à celle d’une usine du bassin minier comme on en connaît tant d’autres : florissante à l’âge industriel, dévastatrice à sa fermeture. Implantée depuis 1894 sur les communes de Noyelles-Godault et Courcelles-lès-Lens, à une dizaine de kilomètres de Douai, Metaleurop a été un fleuron de l’industrie métallurgique française. Sa production colossale pouvait monter jusqu’à 130.000 tonnes de plomb et 100.000 de zinc par an.

Les anciennes générations ont grandi avec ses épaisses fumées noires qui sortaient au loin de l’emblématique cheminée de cent mètres de haut. En 2003, sa fermeture brutale « sans préavis ni plan social » annoncée par communiqué — Jacques Chirac qualifia alors ses représentants de « patrons voyous » — laissa sur le carreau plus de 800 salariés.


Tableau de mesures d’une partie des métaux lourds rejetés par Metaleurop depuis 1970.

De son aspect physique, il ne reste rien de l’usine. Suez a repris le site et mis en place une activité de « recyclage et valorisation », en partie de déchets dangereux, comme on peut le lire sur le panneau de l’entrée. Mais il reste la trace indélébile de la pollution, considérable, de Metaleurop. Dans un point d’information de 2001, la Dreal (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) fait état de « 18,3 tonnes de plomb canalisé, […] 10 à 15 tonnes de rejets diffus, 0,8 tonne de cadmium, 26 tonnes de zinc et 6.800 tonnes de dioxyde de soufre », causant « une pollution des sols d’une ampleur singulière ».

Ces résultats mettent alors en évidence la nécessité mais aussi l’urgence « que des mesures soient prises », écrit encore la Dreal. Seulement, il a fallu attendre près de trente ans après les premiers relevés, pour qu’elles commencent timidement à se mettre en place….

Auteur: Reporterre
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