Dans le Sud-Ouest, écolos et chasseurs disent non aux lignes TGV

Préchac (Gironde), reportage

Un ruban de manteaux colorés déroule son tracé dans la forêt des Landes de Gascogne. Plus d’une centaine de personnes suivent le chemin bordé de fougères rousses et de pins aux troncs gris qui débouche sur l’un des objectifs de la balade du jour : le ruisseau du Taris et l’aulnaie qui allonge ses branches le long du cours d’eau.

Difficile de s’imaginer pour l’instant que c’est ici que passera la future ligne à grande vitesse (LGV) du « grand projet ferroviaire du Sud-Ouest » (GPSO). « On a voulu organiser cette balade pour que les gens se rendent compte sur le terrain des conséquences sur nos lieux de vie », explique Pauline Dupouy, organisatrice de la marche, membre du collectif LGV Ni ici ni ailleurs (Nina) et habitante de Préchac depuis 20 ans.

Avec l’aide des cartes du tracé et d’autres que leur ont fourni des techniciens du syndicat de la vallée du Ciron, les intervenants de la journée reviennent sur les espèces présentes dans ce petit bout de forêt où la ripisylve joue un rôle de réservoir de biodiversité majeur : chouettes hulottes profitant des creux dans les vieux chênes pour nicher ou tortues cistude qui forment des touradons pour dorer leurs carapaces au soleil.

Un viaduc de 7 mètres de haut

« Là où sont les trois pins là-bas, il y aura un viaduc de 7 mètres de haut si le projet se réalise », indique Lionel, de l’association Adryades, une structure locale de préservation de la biodiversité, au public venu assister à la sortie.

Le GPSO prévoit de construire de nouvelles lignes de train : l’une entre Bordeaux (Gironde) et Toulouse (Haute-Garonne), une autre entre Bordeaux et Dax (Landes) qui serait allongée, dans un second temps, entre Dax et Irun, de l’autre côté de la frontière avec l’Espagne. Après être resté des années dans les tiroirs, le projet a refait surface depuis 2019 et s’accélère.

Les opposants craignent que les premiers engins de chantier ne pointent leurs pelles mécaniques avant la fin de l’année 2023. Ils et elles tentent donc de mobiliser sur le terrain : « Il y a une unanimité sur le fait qu’on ne s’en remettra pas si le projet voit le jour, mais beaucoup de gens se sentent impuissants et se disent “c’est comme ça” », constate Pauline.

Question unanimité, il est rare de voir écologistes et chasseurs emprunter les mêmes chemins. Ce 4 février pourtant, Jean-Pierre Chusseau, secrétaire de l’association locale de chasse à Préchac, a fait le déplacement.

« Les chasseurs n’osent pas trop dire qu’ils sont contre la LGV »

Encore habillé de son treillis de chasse, il commente les « crapeauducs » et autres passages de faune prévus : « Les animaux vont…

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Auteur: Chloé Rebillard Reporterre