Dans “l’enfer” des cours d’EPS

A l’approche des Jeux Olympiques, certains médias s’interrogent : la France est-elle un pays sportif ? Au-delà de la question des médailles et des équipes nationales, on se hasarde à se demander si oui ou non une culture sportive innerve l’ensemble de la population. Faisons-nous suffisamment de sport ? Pas assez, nous dit-on. « Manger bouger », recommandent pourtant les fins bandeaux insérés sous les publicités de produits sucrés. Sauf que pour beaucoup, l’activité physique est marquée du fer rouge des souvenirs cuisants des cours d’Éducation Physique et Sportive (EPS). Porte d’entrée vers le sport, ce cours crée, génération après génération, de véritables vocations mais aussi de profonds traumatismes qui, souvent, bloquent toute envie de refaire du sport au cours de sa vie.

Humiliation adolescente et Formation des équipes

Il est 8h30 ce lundi matin de décembre 2002. Qu’il est loin l’été rythmé par le tube interplanétaire de Las Ketchup : un épais brouillard flotte autour de ce gymnase fatigué situé dans la périphérie d’une petite ville désindustrialisée. Pour lancer le match de handball dont le professeur vient d’annoncer, à mon grand désarroi, la tenue, la traditionnelle scène de sélection des équipes commence. Le principe est simple : les deux meilleurs de la classe, le plus souvent des garçons, sont désignés par l’enseignant pour choisir, à tour de rôle, un membre de leur équipe. De désignation en désignation, le nombre des personnes assises par terre, attendant son hypothétique tour, se réduit. A la fin ne reste systématiquement que deux ou trois personnes, souvent les mêmes tout au long de l’année scolaire, qui sont l’objet d’un étrange marchandage sous les yeux de l’ensemble des leurs camarades et, fait plus étrange, de leur enseignant. Qui prendra unetelle “qui est grosse” ? Qui prendra untel, qui “a peur du ballon” ? Qui prendra Nicolas, qui est un…

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Auteur: Nicolas Framont