Dans les Alpes, le Gypaète barbu a été sauvé de l’extinction

Longtemps prénommé l’oiseau de Satan, cet impressionnant vautour aux yeux jaunes entourés de rouge a terrifié les populations du XIXème siècle. A tel point qu’il a été persécuté et éradiqué des Alpes. Imaginez, ce roi des falaises d’un peu moins de trois mètres d’envergure se prélassant dans la boue rouge, imprégnant ainsi son poitrail pour impressionner ses congénères. Après s’être imbibé de ces eaux ferrugineuses, riches en fer, il sort se pavaner, sauf qu’au lieu de séduire les siens, il effraie les paysans qui le croit l’ami du diable et tueur d’enfant. Si la légende fut… Le gypaète lui, fut exterminé. Jusqu’à sa réintroduction réussie grâce au travail persévérant de naturalistes. Aujourd’hui encore, ils veillent à la diversité génétique des populations pour la pérennité de l’espèce.

Le Gypaète barbu tient son nom de la touffe de plumes présente sous son bec qui lui donne l’impression d’avoir une barbe. Il a de longues ailes fines et sa queue est en forme de losange. Malgré sa beauté incroyable, son allure parfois effrayante prendra le pas sur sa réputation.

« En ce qui concerne les Alpes, le dernier a été tiré en 1913 dans la vallée d’Aoste en Italie. Il avait une très mauvaise image vis-à-vis des paysans, qui pensaient que c’était un prédateur qui volait les agneaux, les moutons et même les enfants. Il a été persécuté puis mené à l’extinction dans les Alpes. » confie Julia Wildi, responsable du Réseau Gypaète Suisse occidentale, à La Relève et La Peste

Pourtant, fort est de constater que l’habit ne fait pas le moine. Ce vautour est en fait un charognard qui se nourrit exclusivement d’os, comme nous l’explique Julia Wildi :

« Il faut savoir qu’il ne va jamais tuer pour manger ; il prospecte les pentes en montagne afin de trouver des carcasses, dont il prélèvera les os pour se nourrir. Les gens de l’époque ignoraient malheureusement ce fait. Il est impressionnant, imaginez-vous, il peut aller jusqu’à un peu moins de 3 m d’envergure et il a le contour des yeux rouge, ce qui devait aussi contribuer à la mauvaise image qu’il avait à l’époque. »

Le rapace à l’oeil rouge – Crédit : Hugues CREPIN

Pourtant, sa dénomination de charognard fait de lui un précieux allié écologique. En effet, il nettoie la nature des cadavres d’animaux et prévient in fine de la propagation d’épidémies et de parasites. Il protège aussi les courants d’eaux de la pollution liée à la…

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Auteur: Liza Tourman