Dans les Alpes, une piste en plastique pour skier l'été

La Foux d’Allos (Alpes-de-Haute-Provence)

Aux abords du parc national du Mercantour, dans le grand vallon de la Sestrière surplombant la station de sports d’hiver de la Foux d’Allos, l’emblématique Verdon forme son torrent. Un grand cirque de prairies est pris en étau par une chaîne de remontées mécaniques. Depuis juillet, une langue verte fluo de 160 mètres de long sur 12 mètres de large barre, elle aussi, le paysage de ce haut lieu de sports d’hiver, de randonnée et de pastoralisme. Le premier « Dry slope » de France, une piste synthétique en extérieur, fonctionnant sans eau, a été ouvert au public le 23 juillet. Le but : faire du ski en été. « Ce sont les mêmes sensations que sur une piste gelée », résume un jeune skieur. La dite piste se remonte grâce à un tapis roulant.

Pour la créer, en quinze jours, une grande prairie a été terrassée par des pelles mécaniques puis recouverte de plaques synthétiques. Au grand dam de certains riverains… « Rendez-nous la prairie ! » indique d’ailleurs une banderole, accrochée sur un chalet, aux abords de la piste. « Va-t-on plastifier toute la montagne ? » s’insurge Mireille, géomorphologue, interrogée par Reporterre. « Cette installation est une régression », embraye son conjoint François, psychiatre et apiculteur. Depuis vingt ans, le couple consigne tous les effets des aménagements de la station : érosion, pollution, destruction de la biodiversité. Lorsqu’ils ont eu vent du projet de piste artificielle, ils ont lancé une pétition évoquant les dégâts causés par « la compaction et artificialisation du sol naturel ». Elle a recueilli mille signatures en quinze jours.

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Alertées, les fédérations France Nature Environnement (FNE) du département et de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont engagées à « prendre au sérieux la fabrication et la composition du plastique ». Le sujet est à l’ordre du jour du prochain conseil d’administration d’août de la FNE départementale. « L’arrêté municipal affiché au pied de la piste a été pris le 21 juillet, soit quarante-huit heures avant sa mise en service. Les travaux venaient juste d’être terminés », assure le couple écolo. L’arrêté stipule être « attaquable en justice pendant deux mois », soit jusqu’au 21 septembre.

« La piste est réalisée avec du plastique recyclé »

« Il semble inéluctable qu’avec l’usure, les picots de plastique vont se dégrader. Ce plastique…

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Auteur: Reporterre