Dans les Andes, des femmes contre les mines de lithium

Ivan Torres est un peintre mexicain vivant à Bordeaux. Ancien journaliste à Guadalajara (Mexique), il a été sollicité par le collectif des Femmes diaguitas d’Argentine pour faire connaître leur combat à la population française.


Dans les rues européennes, le vélo est devenu une alternative au trafic automobile. C’est une bonne nouvelle pour l’environnement ! Cependant, l’essor européen des vélos, trottinettes, motos et autres voitures électriques (sans oublier les batteries de téléphones portables et les microconducteurs) provoque des ravages écologiques dans d’autres régions du monde, à cause du lithium – qualifié désormais d’« or blanc ».

L’Australie, la Bolivie, le Chili et l’Argentine concentrent 87 % des réserves mondiales de lithium. Et là-bas, dans l’Altiplano andin, au cœur de la cordillère des Andes, les mines de cet or blanc endommagent irréversiblement les écosystèmes à cause des énormes quantités d’eau nécessaires à leur processus d’extraction. Les populations de ces régions (notamment en Argentine et au Chili) dénoncent depuis des années cet écocide et alertent sur les dommages que font subir les sociétés minières aux réserves aquifères et aux rivières. Certaines ont été contaminées ou asséchées. C’est le cas, dans la province d’Antofagasta, en Argentine, où le lit de la rivière Trapiche est devenu totalement sec.

« Après le passage des sociétés minières, les territoires sont sacrifiés »

Ces mines occasionnent aussi des dégâts sociaux, comme l’explique Lourdes Albornoz, porte-parole du collectif Mujeres diaguitas, ancestras del futuro (Femmes diaguitas, ancêtres du futur) : « Les gens, les communautés doivent émigrer de leurs territoires, qui sont devenus des zones sacrifiées, mortes, après le passage des sociétés minières. » Les Diaguitas sont un ensemble de peuples indépendants, vivant entre le nord-ouest de l’Argentine et l’est de la cordillère chilienne, qui furent persécutés et déportés sous la conquête espagnole. Ce sont des céramistes réputés qui vivent essentiellement de l’agriculture.

Cérémonie diaguitas dans l’Aconquija (montagne de la province de Catamarca, Argentine). Lourdes Albornoz

Autre conséquence sociale dramatique de l’implantation des sociétés minières, souligne Lourdes Albornoz, les effets politiques délétères des pots-de-vin versés par ces sociétés aux fonctionnaires des provinces où elles s’installent : « Cela crée un État parallèle, un État militarisé…

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Auteur: Reporterre