Dans les Balkans, le charbon fait de la résistance

Quand les jours raccourcissent et que le thermomètre peine à dépasser 0 °C, la ville de Tuzla se couvre d’un épais brouillard.Durant de longues semaines, ce « smog » chargé de particules fines refuse de se dissiper, irritant les voies respiratoires. Pour les quelque 100 000 habitants, c’est l’incarnation de la terrible pollution qui ravage l’agglomération, la plus grande de l’est de la Bosnie-Herzégovine. Ces dernières années, quelques manifestations ont bien eu lieu pour dénoncer la mauvaise qualité de l’air, mais rien n’a changé. Comme d’autres bastions industriels des Balkans, Tuzla s’invite toujours dans le haut du classement des villes les plus polluées du monde, à côté des mégapoles chinoises ou indiennes. Alors même que les usines ferment une à une.

« L’hiver, c’est le pire, constate Goran Stojak. Le nez pique, les yeux brûlent, les bronches sifflent. On ressent bien les effets des poussières qui nous pénètrent. » Ce solide quadragénaire habite sur les hauteurs du village de Divkovići, tout près de l’immense centrale thermoélectrique, dont le premier bloc a été mis en service en 1963. Dans le modeste cimetière, les dates inscrites sur les tombes ont de quoi faire peur : peu de personnes dépassent la soixantaine. Goran Stojak soupire : « Ici, la plupart des gens sont malades ou sont coincés car leur terre est invendable. Les autres sont partis depuis longtemps. » Lui-même a perdu son père, emporté par un cancer.

 Ici, la plupart des gens sont malades ou sont coincés car leur terre est invendable.

Goran Stojak

« La pollution provoque de nombreuses pathologies », confirme Maida Mulić, l’une des responsables de l’Institut de santé publique municipal. « C’est un problème pour toute la communauté », renchérit-elle avant de citer les cancers et les maladies cardiovasculaires, les cas d’allergie, de bronchite…

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Auteur: Simon Rico