Dans les cantines, le poulet intensif pourra être considéré comme durable

Un arrêté a discrètement introduit, fin janvier, le poulet industriel dans la liste des aliments considérés comme « durables » dans les cantines.

La loi Egalim prévoit qu’à partir de 2022, les menus de la restauration collective comportent 50 % de produits bio ou « durables ». Tout est donc dans la définition de ces aliments durables. Techniquement, la loi prévoit que les produits bénéficiant de la certification environnementale de niveau 2 puissent être intégrés jusqu’en 2030 dans ces 50 %.

Or, la charte « EVA-environnement », qui certifie les volailles quel que soit le type d’élevage, a été reconnue comme bénéficiant de cette certification par un arrêté fin janvier. « Or cette charte qui sert de « socle minimum » selon les termes de la filière elle-même, comporte de nombreuses limites : aucun critère environnemental, rien sur la provenance des aliments [donnés aux poulets], et aucun critère de bien-être animal », conteste l’association de défense des animaux d’élevage CIWF France (Compassion in world farming).

Résultat : des volailles élevées à une densité de vingt-deux animaux au mètre carré, et nourries avec des aliments importés (comme du soja OGM cultivé en Amazonie) peuvent désormais être considérées comme un aliment « durable » dans la restauration collective.

« Un sondage de février 2021 montre que les Français souhaitent manger une viande de meilleure qualité en moins grande quantité et que le gouvernement adopte des mesures visant à limiter les élevages industriels, poursuit l’association. Cette décision d’intégrer l’élevage intensif dans la part « durable » des assiettes de la restauration collective est donc en totale contradiction avec les attentes des Français. C’est une supercherie qui décrédibilise les faibles avancées de la loi Egalim en matière de « durabilité » ou de bien-être animal. »

L’ONG espère que les députés corrigeront le tir, via des amendements au projet de loi Climat et résilience, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale.

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Auteur: Reporterre