Il s’agit d’une première unique en France. A Tarnos, dans le sud des Landes, la ferme Emmaüs Baudonne accueille des femmes en fin de peine d’incarcération pour leur offrir un endroit où se ressourcer et retrouver leur autonomie avant leur retour dans la société. Sans aucun barreau aux fenêtres, ni barbelé ou clôture autour de la ferme landaise, la confiance est le maître-mot qui régit la démarche de la structure. Ici, les femmes sont salariées, travaillent dans les champs et peuvent soigner leurs stigmates laissés par la prison pour construire en douceur leur nouvelle vie.
Rien n’existait en France pour l’accueil des femmes en aménagement de peine qui soit respectueux de leurs particularités propres. Ce constat avait été partagé par Christiane Taubira, alors garde des Sceaux, à Gabi Mouesca, le directeur de la Ferme Emmaüs Baudonne.
« Emmaüs a une longue tradition d’accueil et d’accompagnement des personnes les plus précaires, alors lorsqu’est venue l’opportunité de récupérer le site d’Emmaüs Baudonne, ça a fait tilt tout de suite. Nous avions déjà les fermes de Moyembrie (Aisne) et Lespinassière (Aude) qui accueillent des hommes ; ici, nous accueillons des femmes détenues en prison pour leur offrir un aménagement de peine avec hébergement. Une solution rarissime en France qui sera sûrement amenée à se répliquer au fur et à mesure étant donné que le Ministère de la Justice observe qu’il y a moins de récidive avec ce genre de solutions. » raconte-t-il pour La Relève et La Peste
Ce sont aux prisonnières de faire la démarche pour postuler, et envoyer elles-mêmes leur candidature. Les entretiens sont menés par Maude Candolini, Responsable sociale à la ferme, qui s’est rendue dans plusieurs prisons en France pour les rencontrer chacune.
Ensuite, les femmes sous main de justice sont venues visiter le lieu pour déterminer si elles se sentaient prêtes à respecter la démarche. C’est finalement le juge d’application des peines qui a eu le dernier mot pour valider ou pas leur arrivée dans Les Landes.
« Nous sommes ouverts à tous les profils pour avoir le plus de diversité possible, on visait surtout les peines longues pour leur éviter au maximum les stigmates de l’incarcération. » explique Maude pour La Relève et La Peste
Aujourd’hui, la Ferme accueille déjà sept femmes pour des placements de quatre mois à deux ans. A terme, la structure prévoit d’héberger 12 personnes et même une possibilité d’accueil de femme avec…
La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: Laurie Debove