Dans les Pyrénées, une station cherche à vivre de la montagne « autrement »

[Série 1/7] Alors que la neige manque, quel avenir pour le ski ? Réchauffement climatique, stations abandonnées ou en reconversion, nouvelles activités… Dans cette série, Reporterre va faire le tour d’horizon des défis auxquels la montagne doit relever dans le monde de la fin du ski.


Puigmal (Pyrénées-Orientales), reportage

La neige est enfin tombée sur les sommets des Pyrénées. Quelques flocons qui ont formé une couche de 40 centimètres d’épaisseur permettant l’ouverture de la station de ski de Puigmal, à la frontière franco-espagnole. Ce beau manteau blanc était attendu depuis des semaines. Plus précisément depuis le 17 décembre, date à laquelle l’équipe pensait ouvrir ses pistes. Mais ce n’est pas la première fois que la neige se fait attendre dans le massif. L’an passé déjà, il avait fallu reporter le lancement de la saison.

Puigmal revient de loin. En 2013, elle avait fermé définitivement après plusieurs saisons sans neige et d’importants investissements pour la rénover. Coût de cette faillite : 9 millions d’euros. Les six communes qui exploitaient le domaine épongent encore les dettes.

Malgré tout, une bande de passionnés a décidé de relancer la station l’hiver dernier. « Cela m’avait rendu fou de voir cette friche industrielle dans une si belle montagne », raconte Éric Matzner-Lober, professeur de mathématiques à l’Ensae (École nationale de la statistique et de l’administration économique ). Il a convaincu cinq amis de transformer Puigmal en « un centre d’expérimentation de la montagne autrement ». La station ne ressemble pas à ses voisines. Ici, pas de barre d’immeubles ou de ribambelles de chalets habités uniquement l’hiver.

Le site possède un côté sauvage, loin de l’urbanisation galopante qui a défiguré un bon nombre d’autres massifs. Un bel écrin qu’Éric Matzner-Lober souhaite préserver avec un objectif : réduire l’impact du ski sur l’écosystème, en limitant notamment le nombre de skieurs à 1 500 personnes par jour. Il espère ainsi vendre 20 000 forfaits cette année. Avant la fermeture, entre 80 000 et 90 000 personnes dévalaient les pentes chaque année.

« L’idée serait d’acheter son forfait sur internet comme on achète une place de cinéma. Et lorsqu’il n’y en a plus, on pourrait proposer d’autres activités moins invasives comme les raquettes ou le ski de randonnée », poursuit Éric Matzner-Lober. La station a également noué un partenariat avec le groupe hôtelier Riberach, qui affiche une étoile verte au Michelin. « Nous partageons les mêmes valeurs éthiques et écologiques. On ne vise pas le tourisme de masse », explique Julien Montassié, le chef étoilé qui a repris la gestion…

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Auteur: Laury-Anne Cholez Reporterre