Dans les quartiers populaires, des habitants écœurés par la politique

Saint-Cyr-l’École (Yvelines), reportage

Malgré le paillasson affichant « Bienvenue » — et du bruit perceptible à l’intérieur de cet appartement situé au quatrième et dernier étage du bâtiment —, la porte d’entrée reste close ce 17 juin. Pas découragés pour autant, Christophe et Rania glissent un tract au format A4 dans l’entrebâillement de celle-ci. Quelques minutes plus tard, alors que ces deux militants discutent des élections législatives anticipées avec un habitant du troisième étage, une boule de papier froissée tombe du ciel : leur tract pour le candidat La France insoumise (LFI) de la 11e circonscription des Yvelines, balancé depuis le haut de la cage d’escalier, termine sa course sur le crâne du photographe de Reporterre. Le message est clair : dans cet immeuble du quartier populaire de Gérard Philipe, à Saint-Cyr-l’École, ni l’union des gauches sous la bannière du Nouveau Front populaire, ni le scrutin des 30 juin et 7 juillet prochains ne suscitent un intérêt. 

Ici, les résidents se sentent complètement délaissés par la classe politique — quand on balaie du regard le secteur, composé de petits édifices anthracites en mauvais état, difficile de les contredire. Ici, chaque vote va pourtant compter pour battre l’extrême droite aux législatives : en 2022, la liste portée par William Martinet (LFI), qui concourt à sa réélection en 2024, était passée de justesse avec 50,18 % des voix. À l’époque, sa concurrente au second tour était membre de la majorité présidentielle.

Mais les temps ont changé : la liste de Jordan Bardella (Rassemblement national, RN) est arrivée en tête aux élections européennes de juin dernier dans cette commune historiquement de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) de 18 000 habitants où, en mai 2023, s’est tenu un concert néonazi. Au niveau départemental, c’est en outre une véritable vague brune qui a submergé le territoire…

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Auteur: Amélie Quentel, Mathieu Génon