Dans les villes et les campings, la vie sans pesticides

Du gazon à la place de graviers. Des pierres tombales entourées de fleurs. En France, les cimetières reprennent des couleurs. Et ce ne sont pas les seuls endroits où la nature regagne en vigueur. En France, depuis le 1ᵉʳ juillet et l’extension de la loi Labbé, les municipalités, les entreprises et les jardiniers amateurs ne peuvent plus recourir aux pesticides (néonicotinoïdes, glyphosates…) pour entretenir leurs espaces verts, hors zones agricoles.

Ces produits étaient quotidiennement utilisés depuis les années 1970 pour lutter contre les insectes ravageurs, les champignons ou encore les « mauvaises herbes ». En 2017, du fait leur toxicité pour la santé humaine et pour la biodiversité, leur vente en libre-service a été interdite. Aujourd’hui, seuls les stades réservés aux compétitions de haut niveau et les golfs sont encore exemptés. Ils ont jusqu’en 2025 pour s’adapter.

Dans les communes ou pour l’industrie du tourisme, cette nouvelle réglementation a entraîné un changement radical des pratiques. Depuis cinq ans, Lucile et Richard Abegg, les propriétaires du camping écoresponsable Le Rêve, dans le Gard, opèrent ainsi la transition écologique de leurs huit hectares. « Dès le rachat du lieu, en 2017, on voulait être en phase avec les valeurs du développement durable », raconte Lucile Abegg, 54 ans. Conséquences ? L’entretien est « plus compliqué. On ne gère plus les espaces pareils », admet la gérante. Au pied des bosquets bordant la piscine, le couple met désormais des branches mortes broyées. Ce paillage, en gardant dans l’ombre et dans l’humidité les graines enfouies sous terre, empêche les repousses importunes. « Le plus gros du problème ce sont les allées de petits graviers entre les emplacements. L’herbe repousse à certains endroits et forcément, esthétiquement, c’est moins sympa », poursuit Lucile Abegg.

Pour un résultat éclatant, il faut donc une bonne dose d’huile de coude : « On y va à la main, parfois à l’aide d’outils, ou on racle le sol avec le tracteur. À un moment, on utilisait un désherbeur thermique, mais ça consommait trop de gaz, on a laissé tomber. » Lucile et Richard Abegg ont finalement choisi une option plus douce : « Soit on se bat contre la nature, mais il faut embaucher, soit on accepte de la laisser reprendre ses droits. On avait autre chose à faire que d’arracher des petites pousses sans arrêt », résume Lucile Abegg.

Du côté des municipalités, la voie vers le « zéro phyto » est bien engagée

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Auteur: Nina Guérineau de Lamérie Reporterre