Dans l'Essonne, la ferme où les moutons restent toute l'année dehors

 Valpuiseaux (Essonne), reportage

Au bout d’une route cahoteuse à une heure trente de Paris, entre de vastes champs de céréales, la ferme de Beaumont fait partie des rares élevages de l’Essonne se consacrant au pastoralisme itinérant à plein air intégral. Elle ouvrira ses portes au public, ce dimanche 28 février, dans le cadre de l’opération Salon à la ferme mis en place par la Confédération paysanne pour remplacer le salon de l’agriculture, annulé cette année pour cause de pandémie.

La maison paraît minuscule entre les immenses surfaces de terre mises à nu, sur lesquelles aucune plante ne pousse. « Quand on s’est installé ici, en 2001, on passait pour des fous. Les gens de la région avaient arrêté l’élevage des moutons pour faire du blé subventionné », raconte Valérie Sil en riant. Avec son époux Éric, les propriétaires de cette ferme n’ont pas un parcours d’éleveurs conventionnels. « On ne vient pas du milieu agricole. On a développé cela pour notre fils. C’était son vœu depuis qu’il est petit d’avoir une ferme », explique Valérie.

Il y a vingt ans, le couple s’est installé avec ses enfants au lieu-dit Beaumont pour se dédier à l’élevage de moutons. Valérie enseigne en parallèle l’économie et le droit tandis que son mari et leur fils, Keryann, se consacrent entièrement aux animaux. Keryann compte reprendre la ferme d’ici la fin d’année. L’élevage compte environ deux cents moutons, quatre chiens de troupeaux, dix-sept porcelets, une poule et quelques chiens et chevaux de pension.

Éric, Valérie et Keryann Sil.

« On aurait pu passer à l’industriel, mais ce n’est pas notre philosophie , confie Valérie. Notre intérêt est d’élever les animaux le plus naturellement possible. » Tous les animaux qu’ils élèvent à la ferme le sont en plein air et ont le label bio.

Actuellement, le troupeau de moutons pâture sur une parcelle de blé d’un céréalier bio à vingt minutes de la ferme. « Les brebis ne sont jamais si bien que quand elles sont dehors », se réjouit Valérie. Le parc des moutons, entouré d’un filet électrique, est installé sur une immense plaine où l’on voit, au loin, des éoliennes. Aux endroits où les moutons sont passés, l’herbe est courte et régulière comme après un passage de tondeuse, tandis que dans le champ voisin, les plantes poussent à des hauteurs différentes. « Le pâturage favorise la biodiversité et empêche que les plantes invasives ne se développent trop vite », explique Éric. De surcroît,…

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Auteur: Reporterre