Toute réflexion, toute pensée, toute analyse de la situation libanaise, de quelque ordre que ce soit, sont désormais plus que vaines, accablées (et accablantes) de tant d’évènements. De même toute action. Elles nous enfoncent encore plus dans ce puits sans fond que nos nombreux et divers adversaires se sont évertués et continuent de s’évertuer à creuser.
Ils ne gloussent pas sous cape de nos velléités, ils s’esclaffent à visage découvert, effrontément. Nous ne leur faisons pas peur. Dans leurs yeux, leurs voix, leurs fronts, leurs épaules, nulle crainte, nul tremblement, de l’agacement tout au plus. Ils nous ignorent superbement pour tout dire. Leurs différents rideaux sécuritaires ne sont que ce rituel de toujours, celui qu’ils nous obligent de jouer, chacun cantonné dans son rôle. Ne surtout pas s’en écarter. Les mêmes murs de toujours contre lesquels nous n’avons de cesse de butter, des murs derrière lesquels ils ne s’abritent pas vraiment, tout à leur incomparable égotisme et leur dédain. Des adversaires d’une sidérante médiocrité pourtant, incapables de garder un semblant de savoir-faire, de direction (puisqu’ils prétendent diriger), qui n’ont pas su ou pu continuer de nous entraîner dans cette insensée course à l’échalote, dont il faut bien rappeler qu’une grande partie des citoyens a longuement tiré profit, des profits fort inégalement répartis bien entendu, profits cependant, dollars et livres libanaises confondus. Des adversaires qui sont tellement pris par leurs sempiternelles querelles intestines et d’intérêts en tout genre (en dépit d’une marge de manœuvre de plus en plus étroite, quasi inexistante, mais que diable !) qu’ils ne voient absolument rien d’autre.
Leurs flics, leurs militaires, leurs hommes de main, leurs mouchards, leurs fusils, leurs balles, en vrai et en caoutchouc, leurs matraques, leurs bombes lacrymogènes, leurs canons à eau, sont autant de pièges tendus. Ils nous attendent exactement là où nous les attaquons. Une fois notre soulèvement commencé, aussi inattendu fut-il, pour eux comme pour nous, le territoire de la confrontation a très vite été délimité. Et aujourd’hui, avec cet encore plus inattendu germe infectieux, le périmètre est plus circonscrit que jamais. Nous ne sommes que des sales gosses à leurs yeux, des ingrats qu’il faut mater, qu’il faut exténuer, qui finiront bien par se lasser, et peut-être même, pour plus d’un d’entre nous, par rentrer dans les rangs, voir rejoindre (y retourner pour ceux…
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Auteur: lundimatin