Face à la frénésie de la société, le réalisateur Lionel Prado et le photographe Antonin Charbouillot se sont lancés un défi. Ils sont partis voguer pendant 25 jours sur 500km de rivière sauvage dans le Grand Nord Canadien, une aventure en autonomie totale sans aucune expérience en canoë. De ce périple est né un film « S’abandonner au Sauvage », et de nombreux enseignements, que Lionel Prado a voulu partager avec La Relève et La Peste.
LR&LP : D’où est venue l’envie de se lancer dans cette aventure ?
Lionel Prado : Nous sommes partis en août 2017, pour 3 mois de voyage dont 25 jours sur cette rivière reculée dans le Grand Nord Canadien en autonomie. Cette aventure est venue d’une profonde envie de liberté qui répondait à un élan de vie : rencontrer le Sauvage.
Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai été marqué par le film « Into the Wild ». Ce mec qui étudie pour ses parents, pour sa famille, pour la société et qui finit par tout quitter pour créer sa propre voie.
Il est devenu très difficile dans notre société d’aller à contre-courant pour faire quelque chose qui te parle et t’anime, cela demande beaucoup d’énergie et c’est précaire financièrement. Mais je sentais que je devais le faire, je suis donc parti avec un autre photographe, Antonin Charbouillot, nous avons décidés de faire cette aventure ensemble : le but, c’était de rencontrer des grands prédateurs en Alaska.
Man & Wild – Sur le rivage, la boue est fraîche, elle révèle les ombres du sauvage. Les traces sont nombreuses, les loups côtoient régulièrement les berges même s’ils restent toujours invisibles à mes yeux. – Crédit : Lionel Prado
LR&LP : Comment définissez-vous le Sauvage ?
Pour moi le Sauvage, c’est l’absence de contrôle. La Nature vierge de l’impact des hommes, c’est à mes yeux une entité qui obéit à ses instincts. L’essence du Sauvage, c’est d’Etre, pas de paraître. Il n’y pas de masques, ni de rôles. Le Vivant est ce qu’il doit Être.
Au cœur du Sauvage, on oublie toutes les questions qu’on se pose lorsque nous sommes pris dans la frénésie du quotidien. J’ai le sentiment que notre société traverse une crise de sens. En France, une grande frange de la population a plus de confort de vie qu’avant, mais nous nous sentons plus vite épuisés psychologiquement.
De nombreuses personnes se retrouvent à faire des choses qu’elles n’aiment pas. Suivre ses rêves est très dur, un parcours de chaque…
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Auteur: Laurie Debove