Danse & décadence

Alors qu’elle dévisse, la civilisation m’avilit.
J’adopte les vices de cette vicilisation.

Un beau jour, je me demande : « Qu’a-t-elle-donc encore à m’offrir, la civilisation, à part l’espérance rance et l’illusion de la prospérité ? »
Et de me rendre compte que j’ai alors bien du mal à trouver une réponse à cette vague question…
Cependant, il y a bien une chose dont j’ai la certitude : cette civilisation moderne, je n’ai rien à attendre d’elle et de son Progrès. Et finalement : rien à attendre de moi en elle, si ce n’est mon désintérêt ou ma salutaire réaction.

Je me demande ensuite : « Mais quel genre de réaction ?

Que me reste-t-il-donc à faire ? Me soustraire de la civilisation, et ainsi échapper à son déclin ? »

Je me réponds : « Non : on ne peut raisonnablement penser pouvoir se soustraire tout à fait de la civilisation ; on ne peut échapper aux conséquences néfastes d’une civilisation en déclin à laquelle on appartient. »

On surprend mes propos : « Vous voudriez quitter la civilisation ? Vous voudriez échapper aux conséquences néfastes de la civilisation ? Mais ne connaissez-vous point, grâce à elle, votre propre salut ? Regardez comme le Grand Occident occis chaque monstre qui se dresse sur son passage, sauvant ses populations de terrifiants trépas ! »

Je réponds : « Mais justement ! J’en suis las et affligé ! De voir comment même une pandémie peut être effacée par l’économie ; de voir comment même une guerre peut être banalisée et domptée par des milliards et des milliards de dollars…
Il n’y a pas que les traditions, les insectes et la convivialité qui se perdent : les monstruosités même du monde semblent être moquées et anéanties, sans qu’on n’en tire plus aucune leçon.

Voyez : les pires atrocités que l’on puisse subir en tant que mortel s’évanouissent à la télévision sans même qu’elles n’aient eu le temps de réveiller notre âme zombifiée par le grand principe de l’économie. C’est cela que vous appelez le salut des populations ? Chaque victoire de votre Grand Occident, le Capital, n’est pour moi qu’un nouveau coup de rame pour éloigner les requins. La civilisation, elle, en attendant, se rapproche toujours plus du grand naufrage. Mais ceci n’est pas un énième film catastrophe : nos vies sont en jeu. La civilisation me rapproche toujours plus de mon propre naufrage existentiel. Et pourquoi ? Eh bien parce qu’elle me condamne à être continuellement branché à ses…

La suite est à lire sur: lundi.am
Auteur: lundimatin