Dauphins contre pêcheurs : les deux sont perdants dans la mer Méditerranée au large du Maroc

Sur la côte méditerranéenne marocaine, des centaines de bateaux équipés de grands filets, appelés sennes coulissantes, sortent six jours par semaine pour pêcher de petits poissons pélagiques (poissons côtiers ou océaniques).

Au cours des deux dernières décennies, la pêche à la senne est devenue plus difficile car les grands dauphins attaquent les prises et percent les filets, qui s’étendent comme un mur dans la mer. La réparation de ces filets est coûteuse et les dauphins sont parfois capturés, blessés ou tués.

Les pertes économiques résultant de l’interférence des dauphins avec les sennes coulissantes sont difficiles à estimer. L’Organisation des Nations pour l’alimentation et l’agriculture a estimé jusqu’à 36 % de pertes pour les pêcheurs et entre 9 et 19 % par navire chaque année au Maroc. L’agence, en collaboration avec la Commission générale des pêches pour la Méditerranée, est en train de développer un protocole pour une meilleure collecte de données.

Au Maroc, les mammifères aquatiques comme les dauphins et les baleines sont protégés par la législation nationale et internationale et par la loi de ratification de l’Accord sur la conservation des petits cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (Accobams) de 1999.

Mais il est difficile de protéger une population si l’on ne dispose pas de beaucoup d’informations sur les menaces qui pèsent sur elle.

L’un des principaux défis auxquels est confronté le secteur marocain de la pêche en Méditerranée est le manque de données quantitatives sur les interactions entre les grands dauphins et les sennes tournantes. Seules quelques études méditerranéennes contiennent suffisamment d’informations pour évaluer le nombre de dauphins capturés par erreur et ce que l’on appelle la “déprédation” – les attaques des dauphins sur les engins de pêche.

En tant que chercheur doctorant complétant mes recherches sur les…

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Auteur: Mohamed Keznine, PhD Candidate, Université Abdelmalek Essaadi